Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
L'Insee vient de publier les derniers chiffres de la dette publique, très attendus après sa récente révision à la hausse début septembre, d’environ 2 points de PIB, avec l'inclusion de la dette de SNCF Réseau. La dette publique brute s’établissait au 30 juin à 99,0% du PIB, en légère baisse, après avoir franchi la barre des 100% du PIB aux deux premiers trimestres de 2017. Cependant, la dette publique nette a augmenté plus fortement que la dette brute au deuxième trimestre 2018, témoignant d’une baisse de trésorerie.
• L’INSEE a revu à la hausse le montant de la dette publique le 7 septembre 2018. Elle est désormais estimée à 98,2% du PIB fin 2016 et 98,5% fin 2017, contre 96,6% et 96,8% auparavant. L’INSEE considère en effet que la dette de SNCF Réseau doit être intégrée à celle des administrations publiques, les recettes marchandes de cette entité couvrant moins de 50% de ses coûts de production.
• Le ratio de dette sur PIB s’établit, au 30 juin 2018, à 99,0% du PIB. Il avait cependant franchi le seuil de 100% du PIB aux premier et deuxième trimestres de l’an dernier, avant de diminuer en fin d’année, notamment du fait du profil saisonnier des recettes fiscales. Le ratio diminuerait de même, légèrement, d’ici au 31 décembre, date à laquelle se réfère le Pacte de stabilité et de croissance. Il serait alors de 98,7 % selon les hypothèses du Projet de Loi de Finances.
• La dette publique nette a beaucoup plus augmenté que la dette publique brute au cours du deuxième trimestre (14,4 milliards d’euros, contre 5,2). Cet écart tient à une diminution de trésorerie, de 9,5 milliards d’euros, qui a permis d’atténuer l’accroissement de la dette brute par rapport aux mouvements habituellement observés à cette période de l’année.
• La baisse du ratio de dette sur PIB entre le 31 mars et le 30 juin reflète donc essentiellement une diminution de trésorerie. Elle souligne que la dérive de la dette n’est au mieux qu’interrompue en France. Or la baisse des taux d’intérêt a permis de réduire jusqu’à présent le coût de la dette publique, mais cette circonstance favorable est proche de son terme.
En France, la dérive de la dette publique s’est accentuée depuis 2008. Cette tendance tranche avec le cas de l’Allemagne.
Les dettes publiques rapportées au PIB des deux pays ont longtemps été très proches et, en 2005 encore, n'étaient séparées que de moins d’un point de PIB.
Depuis, entre creusement des déficits publics et faible croissance, le ratio dette/PIB a continué de progresser en France. A l’inverse, l’Allemagne engrangeait les bénéfices des réformes structurelles menées dans les années 2000. Sa dette publique pourrait repasser sous la barre des 60% du PIB dès l’an prochain.