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Synthèse conjoncturelle hebdo
La dette publique mondiale devrait dépasser les 100.000 Mds$ en 2024, soit 93% du PIB mondial, selon le FMI qui estime qu’elle pourrait s’élever à 115% du PIB en 2027 dans un scénario défavorable. Des ajustements budgétaires bien plus importants que prévus seront nécessaires pour parvenir à (au moins) stabiliser la dette. Une posture attentiste "pourrait coûter cher", notamment en France, dont la dette publique dépasserait 124% du PIB en 2029 sans efforts supplémentaires.
Dans son édition d’octobre du Fiscal Monitor, le FMI évalue les risques liés aux perspectives de la dette publique dans le monde et définit des politiques visant à reconstituer des marges budgétaires pour faire face à ces risques.
La dette publique devrait dépasser 100.000 milliards de dollars en 2024, soit 93% du PIB mondial, et augmenter encore à moyen terme. Selon le FMI, "les niveaux d’endettement futurs dépasseront ce qui est envisagé aujourd’hui", notamment en raison de l’augmentation des dépenses publiques, notamment celles associées à la transition écologique, au vieillissement, ou à l’armement, mais aussi parce que les projections gouvernementales sous-estiment systématiquement les niveaux d’endettement. Le FMI estime cette sous-estimation à environ 6 points du PIB en moyenne.
Le FMI a développé une nouvelle méthode pour évaluer la « dette à risque » permettant d’évaluer les risques liés aux projections de base de la dette, leurs variations d’un pays à l’autre et leurs évolutions dans le temps. Dans un scénario très défavorable, le FMI estime que la dette mondiale atteindrait 115% du PIB en 2027 (soit +20 pp du PIB de plus dans trois ans par rapport à la projection de référence des Perspectives de l’économie mondiale du FMI).
Dans les pays avancés, la dette à risque à trois ans, estimée à 134% du PIB, recule un peu par rapport aux sommets atteints pendant la pandémie de Covid-19. A l’inverse, dans les pays émergents et en développement, pénalisés par des conditions financières défavorables, la dette à risque a augmenté (88% du PIB). Les facteurs mondiaux, notamment les dettes publiques élevées et les incertitudes sur les politiques budgétaires et monétaires de pays d’importance systémique comme les Etats-Unis ou la Chine, ont un impact croissant sur les fluctuations des coûts des emprunts publics de nombreux pays.
"Les mesures d’ajustement budgétaire envisagées actuellement sont très insuffisantes pour parvenir à stabiliser (ou réduire) la dette". Dans un contexte de ralentissement de l’inflation et d’assouplissement de la politique monétaire des banques centrales, le FMI estime qu’il est temps de reconstituer des marges de manœuvre budgétaires et qu’adopter une posture attentiste "peut coûter cher", en particulier pour les pays où la dette devrait continuer à augmenter, comme le Brésil, les Etats-Unis, l’Italie, ou le Royaume-Uni. C’est aussi le cas de la France, dont la dette publique, sans efforts supplémentaires, atteindrait 112,3% fin 2024 et 124,1% en 2029 (sans tenir compte de l’effort budgétaire de 60 Mds€ annoncé par le Gouvernement Barnier dans le PLF 2025).
Synthèse par la Doc de Rexecode, accès par le lien ci-dessous
Fonds Monétaire International, Fiscal Monitor, 23 octobre 2024
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