Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
En 2018 le chiffre d’affaires des entreprises françaises "augmente nettement". Les PME en particulier "tirent leur épingle du jeu". Le mouvement des Gilets jaunes ne semble pas avoir eu, globalement, d’impact significatif.
La Banque de France a analysé l’évolution en 2018 de la situation économique et financière des entreprises non financières réalisant plus de 750.000 euros de chiffre d’affaires (CA) localisées en France, en utilisant les données de son Fichier bancaire des entreprises (FIBEN).
L’activité des entreprises reste dynamique en 2018, en particulier pour les PME
• En 2018, le CA des entreprises françaises augmente nettement pour la 2ème année consécutive (+4,4% en 2018, après +5,0% en 2017). Cette progression concerne toutes les tailles d’entreprise : +5,3% pour les petites et moyennes entreprises (PME), +4,3% pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et +3,9% pour les grandes entreprises (GE).
• Les PME se démarquent des ETI et des GE par une progression plus soutenue de la valeur ajoutée et de l’excédent brut d’exploitation, et par une diminution plus modérée du taux de marge.
• En termes de rentabilité économique, les PME affichent aussi de meilleures performances que les autres entreprises : la rentabilité se dégrade légèrement pour les ETI (5,2%) et les GE (3,6 %) et se maintient pour les PME, malgré un léger recul pour la première fois depuis 2012 (7,4 %).
• Le taux d’endettement des PME poursuit son recul (76%) alors qu’il reste stable pour les ETI (101%) et semble rebondir pour les GE (115%).
• Le taux d’investissement est globalement stable (21,7% en 2018, après 21,6% en 2017 : un niveau relativement proche de celui des années d’avant-crise (22,0% en moyenne sur 2005–2007) et des années plus récentes (21,5% sur 2013–2017). Néanmoins s’il reste dynamique pour les ETI et les GE (autour de 24%), le taux d’investissement des PME diminue légèrement en 2018 (15,8%) et n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant-crise.
• La diminution des taux d’intérêt depuis la crise bénéficie à toutes les entreprises, même si les taux des nouveaux crédits accordés aux PME restent supérieurs à ceux des autres entreprises.
• La capacité des entreprises à honorer leurs engagements financiers à un horizon de trois ans semble s’améliorer, après avoir diminué tendanciellement depuis la crise.
La Banque de France souligne également que le mouvement des Gilets jaunes ne semble pas avoir eu d’impact manifeste sur l’activité des entreprises comme le montre l’évolution des défaillances d’entreprise fin 2018 et sur les huit premiers mois de 2019 (même si ces statistiques ne rendent pas compte de "situations locales très contrastées").
>La situation des entreprises en France en 2018 : les PME tirent leur épingle du jeu
Banque de France, Benjamin BUREAU, Loriane PY,
Bulletin de la Banque de France N°227-5, 30 janvier 2020