Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Selon la Direction générale du Trésor, les indicateurs de climat des affaires sont très corrélés à l’évolution de la croissance économique. Les résultats présentent néanmoins des différences selon les périodes et les pays et doivent être utilisés avec précaution, notamment à des fins de comparaisons internationales.
La Direction générale du Trésor confirme le lien étroit entre les indicateurs synthétiques de climat des affaires publiés par les trois organismes qui réalisent des enquêtes de conjoncture en France (Insee, Banque de France, indicateur PMI de la société Markit) et la croissance économique. Ces modèles simples sont presque aussi performants en prévision que les modèles plus sophistiqués couvrant l'ensemble des soldes de réponse des enquêtes. Selon la DG Trésor, "on peut donc légitimement utiliser les modèles simplifiés fondés sur le seul climat, et par suite qualifier les niveaux des climats en termes de croissance de l'activité et plus particulièrement les seuils de 100 (Insee et Banque de France) et de 50 (PMI)".*
Les comparaisons entre pays européens sur la base de ces indicateurs sont toutefois délicates car les liens entre niveau de référence du climat des affaires et croissance de l’activité présentent des différences sensibles selon les pays. Par exemple, le niveau de référence (de 50) de l'enquête PMI de Markit correspond en moyenne à une croissance nulle du PIB en Italie, alors qu’en Allemagne et en France, il correspond à une croissance trimestrielle moyenne positive, de l'ordre de +0,15%.
En France, la relation entre le climat des affaires et la croissance économique a profondément évolué depuis le début des années 1980. De 1980 à 2000, le seuil de référence des enquêtes Insee et Banque de France (de 100) correspondait plutôt à une croissance trimestrielle moyenne de +0,5%. Depuis 2000, il correspondrait plutôt à un niveau de +0,35%. Une rupture du même ordre s'est produite entre l'indice du climat des affaires dans l'industrie et la production industrielle (au sens des comptes nationaux) : un climat des affaires (Insee, Banque de France) stable à 100 correspondait avant les années 2000 à une croissance de la production industrielle d'environ 0,5%, et équivaut plutôt depuis 2000 à une croissance nulle.
*Le seuil de référence correspond à une moyenne de long terme pour l'Insee et la Banque de France, tandis que celui de Markit est censé correspondre à un seuil d'expansion/contraction de l'activité.
Comment traduire les climats des affaires en termes de croissance ? – Direction générale du Trésor, Tanguy Rioust de Largentaye, Dorian Roucher, Trésor Eco N°151, août 2015