Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Face à la crise économique due à la pandémie de Covid-19, les pays européens ont mis en place des réponses budgétaires massives. Selon la Direction Générale du trésor, ces mesures ont permis d’absorber une part importante des pertes de revenus des ménages et des entreprises. L’impact de la crise est néanmoins hétérogène selon les pays, en particulier sur les entreprises.
La Direction du Trésor évalue pour l’année 2020 la répartition du choc d’activité dans le revenu national disponible brut des différentes catégories d’agents économiques (ménages y compris entrepreneurs individuels, entreprises, administrations publiques). Cet indicateur de revenu permet d'étudier l'effet de la crise sur les agents et la distribution des effets de ce choc. Cela permet d'observer dans quelle mesure les transferts mis en place ont sauvegardé le revenu des ménages et des entreprises et leur capacité à investir et consommer. Ces transferts sont privés (salaires, dividendes, etc.) ou publics (prélèvements obligatoires, prestations et mesures d'urgence mises en place par le gouvernement, dont le dispositif d'activité partielle).
Au total pour la zone euro, les administrations publiques ont absorbé 88% du choc de revenu en 2020, tandis que le revenu disponible des entreprises n'a connu qu'une baisse modérée et que celui des ménages a été préservé. La Direction du Trésor montre néanmoins que la répartition du choc entre les agents est hétérogène selon les pays.
• En Espagne et en Italie, les administrations publiques n’ont absorbé que 49% et 65% respectivement de la baisse de revenu. Les entreprises ont porté 30% du choc en Espagne et 7% en Italie, les ménages respectivement 21% et 24%.
• En France, le choc final a été porté presque totalement par les administrations publiques (87%). Le revenu disponible des ménages a augmenté par rapport à 2019 (+1,1%), celui des entreprises est en léger recul.
• Aux Pays-Bas et dans une moindre mesure en Allemagne, le choc a été surcompensé par les administrations publiques (à hauteur de 133% aux Pays-Bas et 113% en Allemagne) et le revenu disponible a augmenté à la fois pour les ménages et pour les entreprises (aux Pays-Bas, respectivement +4% et de l’ordre de 1%).
C’est surtout sur les entreprises que l'impact de la crise se révèle hétérogène entre pays européens, malgré des mesures en leur faveur relativement similaires. Leurs revenus (excédent brut d’exploitation – EBE) ont fortement diminué en 2020 en Italie (-8%), en Belgique (-10%), en France (-12%), au Portugal (-14%) et en Espagne (-18%), des pays relativement plus touchés que les autres par la crise sanitaire. En Allemagne, au Danemark, en République tchèque et en Suède, les entreprises ont été davantage préservées, surtout parce que le choc a été plus faible. Aux Pays-Bas, en Finlande et au Danemark, les mesures en faveur des entreprises ont même permis une légère hausse de l’EBE en 2020.
Les mesures d'urgences mises en place pendant la crise en Europe
Direction générale du Trésor - Hannah FATTON, Corentin PONTON, Trésor-Eco N°289, septembre 2021
Voir aussi :
La Commission a publié son deuxième rapport concernant l'incidence de SURE, l'instrument doté de 100 milliards d'euros et destiné à protéger les emplois et les revenus touchés par la pandémie de COVID-19.
Selon cette deuxième édition du rapport, un montant total de 94,3 mds€ d'assistance financière a été approuvé en faveur de 19 États membres (dont 89,6 milliards ont été versés) sur l'enveloppe totale de 100 milliards d'euros. 1/4 des personnes occupant un emploi en aurait bénéficié et 2,5 millions d'entreprises. Le rapport estime que 1,5 million de salariés ont évité le chômage. La Commission a levé 36 millions d'euros supplémentaires depuis mars 2020.
Second report on the implementation of SURE
Commission européenne, 22 septembre 2021 - Lire le communiqué de presse