En matière de défaillances d’entreprises, le dernier trimestre 2023 s’est avéré particulièrement défavorable en France, estime Altares dans son dernier bilan. Sur l’année, la forte hausse des défaillances, qui intervient après le rebond historique de l’année 2022, va "bien au-delà" du rattrapage post-Covid, mais le nombre de faillites reste en deçà de celui des grandes crises. La menace sur l’emploi est d’autant plus significative que davantage de grosses PME sont concernées.

Altares présente son Bilan annuel des défaillances d'entreprises et des procédures de sauvegarde en France : même si la France enregistre "l’un des pires 4e trimestres sur trente ans", l’année 2023 "reste encore loin des référentiels de crises historiques".

Avec 57.729 procédures ouvertes en 2023, le nombre de défaillances est en augmentation de près de 36 % par rapport à 2022. Un taux encore très élevé après la hausse historique (+49 %) de 2022, et qui va "bien au-delà des rattrapages post-Covid", selon Altares.

Le dernier trimestre 2023 illustre particulièrement les difficultés actuelles des entreprises en France, avec 16.800 entreprises en défaut. L’un des pires chiffres sur trente ans, comparable à ceux de la période de récession de 1992-1993, mais inférieur à ceux de 2012-2013 (plus de 17.000).

L’augmentation des défaillances, particulièrement forte parmi les « gros employeurs » (PME de plus de 100 salariés), menace davantage d’emplois.

171 grosses PME ont fait faillite en 2023 – contre 95 en 2022, soit + 80 % en un an. "Ce volume de défaut n’avait plus été approché depuis 2014" (185). La hausse des défaillances est également forte pour les PME de 50 à 99 salariés (+30 %) et pour celles de moins de 50 salariés (+43 %). Altares estime que 243.000 emplois directs sont ou ont été menacés en 2023 par ces faillites (près de 100.000 de plus par rapport à 2022).

Synthèse par la Doc de Rexecode, accès par le lien ci-dessous.

Etude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France - Trimestre 4 et bilan 2023
ALTARES - 18 janvier 2024

Voir aussi :

Selon sa 78ème enquête de conjoncture semestrielle auprès des PME, Bpifrance montre que 2024 "sera une année de faible croissance pour les entreprises".

Pour 2023, les TPE et PME tablent sur une croissance moyenne de leur chiffre d'affaires de +1 %, avec une trésorerie qui se dégrade mais reste relativement favorable en moyenne. L'activité resterait atone en 2024 : les chefs d'entreprises s’attendent à une activité ralentie. Les dirigeants comptent freiner les embauches et les dépenses d’investissement seraient également "peu dynamiques" en 2024.

Refroidissement – 78ème Enquête de conjoncture semestrielle auprès des PME
BPIFRANCE, 16 janvier 2024