Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Le rythme de la reprise économique dépendra notamment de l'évolution de l'investissement des entreprises. En 2013, l'investissement a diminué en France pour la deuxième année consécutive. Mais au-delà de ces fluctuations cycliques, il a, selon l'Insee, plutôt bien résisté à la crise et devrait repartir à un rythme modéré en 2014.
Dans une étude publiée dans sa dernière note de conjoncture, l'Insee montre que, au-delà des fluctuations, le taux d’investissement des entreprises françaises est sur une tendance croissante depuis 1997, particulièrement dans les services. Cette tendance à la hausse s’explique selon l'Insee par la "forte baisse du coût de financement des entreprises depuis le début des années 90". "La dégradation du taux de marge depuis 2007 aurait été compensée par la poursuite de la baisse du coût de financement". Un résultat "a priori surprenant" que pourraient expliquer les mesures de soutien à l'investissement prises depuis 2008 (suppression de la taxe professionnelle, extension du crédit d'impôt recherche, soutien de la trésorerie des entreprises, médiation du crédit...).
L'Insee note que l'évolution de l’investissement des entreprises est plus favorable en France que dans les autres grandes économies européennes : entre 2000 et 2013, la baisse du taux d'investissement est comprise entre 2 et 7,5 points en Allemagne, Italie, Royaume-Uni et Espagne. En France, sur la même période, l'investissement est resté au stable (-1 point hors construction). L'écart surprenant avec l'Allemagne pourrait s'expliquer par "l’évolution divergente des coûts du travail entre les deux pays" qui "pourrait avoir induit des comportements de substitution capital/travail en faveur du capital en France".
L'Insee prévoit à court terme une reprise modérée de l’investissement hors construction. Il repartirait dès le 4° trimestre 2013 (avec un rebond à 0,7%), et afficherait un acquis de croissance de +0,7% au 1er semestre 2014 (au même niveau que le PIB). La dynamique de l'investissement serait toutefois très hétérogène selon les secteurs : l'investissement en produits manufacturés serait relativement dynamique (+2,4% d'acquis mi-2014), l'investissement en services quasi stable (+0,4%). L'investissement en construction devrait en revanche continuer de baisser (-0,3%) et freinerait la croissance globale de l'investissement, dont le taux se stabiliserait autour de 17,6 % d’ici mi-2014.
En France, l'investissement des entreprises repartira-t-il en 2014 ?INSEE, Note de conjoncture, décembre 2014