Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Selon une étude de McKinsey, depuis la crise financière de 2008, la dette continue de croître dans presque tous les pays. L’endettement des Etats et des entreprises expliquerait l’essentiel de cette hausse, qui pose de nouveaux risques pour la stabilité financière et limite les perspectives de croissance.
La dette continue de croître. Une étude de McKinsey portant sur 47 pays, avancés et en développement, montre que depuis 2007, la dette mondiale a progressé de 57.000 milliards de dollars. Le stock de la dette atteint à mi-2014 199.000 Mds de dollars, soit 286% du PIB mondial. La dette des économies en développement représente près de la moitié de cette hausse. Elle reste cependant "relativement modeste" : en moyenne 121% du PIB, comparé aux 280% des économies avancées. McKinsey souligne que la dette chinoise augmente rapidement : à 282% du PIB, elle a quadruplé depuis 2007 et est plus importante que celle des États-Unis ou de l’Allemagne.
Dans les économies avancées, la dette publique a explosé. Elle a augmenté de 25.000 milliards de dollars depuis 2007. Selon les auteurs, un plus large éventail de solutions devra être envisagé pour la réduire, comme des ventes plus importantes d'actifs ou des taxes exceptionnelles.
... et le désendettement du secteur privé a été limité. La dette des ménages a aussi continué à progresser, sauf dans les pays les plus touchés par la crise de 2008 (Etats-Unis, Royaume-Uni, Espagne, Irlande). La dette des entreprises non financières continue à progresser à un rythme annuel de 5,9% (sur la période 2007-2014).
McKinsey note deux signes encourageants : la dette du secteur financier a diminué dans quelques pays, dont les Etats-Unis, et s’est stabilisée dans les autres pays avancés. Et les formes les plus risquées du secteur bancaire de l’ombre* ont reculé. Pour autant, le crédit non-bancaire reste important : il représente la quasi-totalité de la croissance des crédits aux entreprises depuis 2008.
*shadow banking : financements par des intermédiaires non bancaires
Debt And (Not Much) Deleveraging – McKinsey & Company Global Insitute, février 2015