Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
En 2019 et 2020, l’économie européenne poursuit sa progression, selon les prévisions économiques de printemps de la Commission européenne. A un rythme moindre toutefois que ce qu’elle prévoyait auparavant, à cause d’un fort ralentissement temporaire de la croissance allemande. En France, la hausse du pouvoir d’achat contribuera à soutenir l'économie.
Selon les prévisions de Printemps de la Commission européenne, l’économie européenne continuera de progresser en 2019 pour la septième année consécutive : "la croissance devrait se poursuivre dans tous les Etats membres de l'UE cette année et remonter l'an prochain, soutenue par une demande intérieure robuste, une progression continue de l'emploi et des coûts de financement faibles".
La Commission européenne a néanmoins de nouveau abaissé ses prévisions de croissance pour la zone euro, dans un contexte "d’incertitudes persistantes sur le plan mondial" (tensions commerciales, éventualité d’un Brexit sans accord) : 1,2% en 2019 et 1,5% en 2020, après 1,9% en 2018. Cette révision à la baisse est surtout due à l’Allemagne, pénalisée par la faiblesse du secteur manufacturier, en particulier l’industrie automobile : sa croissance tomberait à 0,5 % en 2019 avant de rebondir à 1,5 % en 2020.
En France la croissance devrait ralentir en 2019 et 2020. Selon la Commission, la demande intérieure devrait s’accélérer peu à peu. Les mesures budgétaires et fiscales, la hausse des salaires nominaux et l’inflation en baisse devraient accroître le pouvoir d’achat et soutenir la consommation. La contribution des exportations nettes à la croissance diminuerait. En conséquence, la croissance du PIB devrait atteindre 1,3% en 2019 et 1,5% en 2020.
Le déficit public dépasserait temporairement les 3% du PIB en 2019 en France, puis tomberait à 2,2% en 2020.
Le déficit s’élèverait à 3,1% du PIB en 2019, principalement du fait de la transformation du CICE en une réduction permanente des cotisations sociales employeurs et du dernier paiement du CICE (au titre de 2018), dont la Commission évalue l’impact ponctuel à 0,9% du PIB. Les mesures annoncées fin 2018 suite au mouvement des gilets jaunes creuseraient le déficit à hauteur de 10 milliards d’euros (0,4% du PIB - 0,3% une fois comptabilisées des mesures venant en compensation). La dette publique passerait de 98,4% du PIB en 2018 à 99,0% en 2019, avant de diminuer légèrement à 98,9% en 2020 (contre 84,3% en moyenne en zone euro). La Commission précise qu’elle n’inclut pas dans ses prévisions les mesures annoncées par Emmanuel Macron le 25 avril dernier.
Prévisions économiques européennes, Printemps 2019 :
la croissance se poursuit à un rythme plus modéré
Commission européenne, Institutional Paper N.102, mai 2019