Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
L’institut McKinsey estime l’impact sur l’économie et l’emploi dans le monde d’une transition ordonnée vers l’objectif de "zéro émission nette" de gaz à effet de serre à horizon 2050. Cette transformation impliquerait des hausses d’investissements, au moins temporairement. La demande et les coûts de production de l’électricité augmenteraient. Et les gains en termes d’emplois directs et indirects seraient supérieurs aux pertes.
Dans The net-zero transition: What it would cost, what it could bring, McKinsey examine l'impact économique et social d'une transition vers des émissions nettes mondiales de CO2 ramenées à zéro d’ici 2050.
L'institut simule une trajectoire, relativement ordonnée de réduction des GES à l'aide du scénario Net Zero 2050 du Network for Greening the Financial System (NGFS, réseau de 83 banques centrales et superviseurs financiers) et en estime l'impact sur la demande, les dépenses d'investissement, les coûts de production et les emplois pour 69 pays, pour les secteurs qui produisent environ 85% des émissions globales. Ce scénario suppose notamment le quasi abandon de la production du charbon à des fins énergétiques d’ici 2050, et la réduction d’environ 55% et 70% des volumes de production de pétrole et de gaz par rapport à 2020.
• Les dépenses d'investissement dans la transition énergétique (systèmes énergétiques, aménagement du territoire) s'élèveraient à environ 275.000 milliards de dollars entre 2021 et 2050, soit une augmentation annuelle de 3500 Mds$ en moyenne par rapport à 2020. Elles culmineraient à 8,8% du PIB entre 2026 et 2030 (+ 2 points), avant de diminuer. 1000 Mds$ d’investissements annuels actuels dans des actifs à fortes émissions devraient être réaffectés vers des actifs à faibles émissions.
• L'adaptation des processus de production entraineraient une hausse des coûts dans les secteurs fortement émetteurs, tels l'acier (+30%) et le ciment (+45%). À l'inverse, les secteurs à faible émission de carbone se développeraient ainsi que les besoins en électricité décarbonée. Les coûts de production de l’électricité pourraient augmenter d’environ 25% entre 2020 et 2040 (coûts d’exploitation, d’investissements et d'amortissement des actifs existants et nouveaux) à l’échelle mondiale. En 2050, ils seraient encore supérieurs de 20% en moyenne aux coûts actuels, sachant que l'aléa à la hausse et à la baisse est important en fonction de l'évolution du coût d’exploitation des énergies renouvelables et de l'efficience dans la gestion de leur intermittence.
• La transition énergétique permettrait de créer environ 200 millions d’emplois directs et indirects (dont 8 millions d’emplois directs dans l’énergie renouvelable, l’hydrogène et les biocarburants) d'ici à 2050 mais en détruirait environ 185 millions, dont 9 millions d’emplois directs dans le secteur de l’extraction et de la production de combustibles fossiles.
Cet impact global sera inégalement réparti. La transition sera particulièrement coûteuse pour les pays les plus pauvres et les plus dépendants des énergies fossiles. L’Afrique subsaharienne et l’Inde notamment, devront investir 1,5 fois plus que les pays avancés, en pourcentage du PIB. Au sein des économies développées, certaines régions seront plus exposées, à l'instar des 44 comtés des Etats-Unis où plus de 10% des emplois sont liés aux énergies fossiles ou à l’industrie automobile.
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The net-zero transition: What it would cost, what it could bring
McKinsey & Company, janvier 2022
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Enquête Trésorerie, Investissement et Croissance des PME
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