Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
La croissance brésilienne s’essouffle. Reflet de la décélération de la demande interne, les importations en dollar chutent alors que les exportations souffrent du ralentissement de l'économie mondiale. Dans ce contexte, l’assouplissement de la politique monétaire se poursuit et la politique budgétaire pourrait être aussi mise à contribution pour soutenir l’activité.
La croissance brésilienne s'essouffle. Le PIB en volume avait déjà ralenti en 2011 à 2,7%, contre 7,5% en 2010. Il n'a progressé que de 0,8% l'an au premier trimestre 2012, un rythme bien inférieur au potentiel de croissance brésilien.
Les indicateurs conjoncturels disponibles suggèrent que ce ralentissement se poursuit. L'indice de la production industrielle a certes rebondi en mai de 0,8% sur avril, mais ce rebond n'empêche pas la moyenne mobile sur trois mois de poursuivre son recul. Celle-ci ressort en baisse de 1,4% sur avril, et de 3,4% sur douze mois. Elle s'affiche près de 3% en dessous de son pic d'avant-crise de l'automne 2008. Ainsi, le retournement à la baisse de l'activité industrielle, intervenu dès le printemps 2011, se poursuit. Il n'avait été interrompu que transitoirement fin 2011 et début 2012. Du côté de la demande, les ventes au détail stagnent.
Reflet de la décélération de la demande interne, les importations en dollar chutent, mais pas autant que les exportations. Ces dernières fléchissent depuis trois mois sous l'effet du ralentissement de l'économie mondiale, de la crise européenne et du repli des prix des produits de base. L'excédent commercial a fondu, laissant même place à un léger déficit, le premier depuis le début des années 2000.
Dans ce contexte, l'assouplissement de la politique monétaire se poursuit. La Banque centrale a encore baissé le taux de référence (SELIC) de 50 points de base à 8% en juillet, un minimum historique, contre 12,5% en août dernier. La modération des prix laisse une marge de manœuvre pour cette baisse des taux, le taux d'inflation s'étant fortement ralenti. Les prix sont ressortis en juin à 3,9% l'an sur trois mois (4,9% sur douze mois), contre 6,6% l'an (7% sur douze mois) en octobre, malgré la baisse du real que la baisse du SELIC contribue à expliquer. Le taux de change effectif s'est déprécié de plus de 20% en termes nominaux depuis un an.
La politique budgétaire pourrait être aussi mise à contribution pour soutenir l'activité. La présidente du pays, Dilma Roussef, a récemment évoqué qu'une baisse d'impôts pourrait intervenir prochainement. Elle a par ailleurs affirmé que la dynamique des investissements serait maintenue, ainsi que les aides aux plus défavorisés.