Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Alors qu'elles ont été relativement peu affectées par la hausse du prix de l’électricité en 2022, les trois-quart des PME et TPE interrogées dans le cadre du baromètre trimestriel de Bpifrance Le Lab/Rexecode, s'attendent à payer plus cher leur électricité en 2023, un-tiers des dirigeants anticipant une hausse supérieure à 15%. Cette dernière concernerait davantage les PME (54%) que les TPE (30%). Face à cette hausse attendue de leurs coûts, près de la moitié des PME/TPE comptent augmenter leurs prix de vente, et plus d'un-tiers réduiraient leurs marges.
Les fournisseurs d'électricité anticipent une hausse des prix* de 84% en 2023 après 21% en 2022 selon l'enquête de l'Insee publiée le 1er février. L'enquête trimestrielle Bpifrance Le Lab/Rexecode auprès des PME et TPE menée début février vient confirmer l'idée d'un choc de prix plus marqué en 2023:
• En 2022, une majorité des PME et TPE ont acheté leur électricité au même tarif qu'en 2021 (55%). Pour un tiers d’entre elles, la hausse du prix unitaire moyen aurait été inférieure à 15%. Une hausse supérieure ou égale à 15% n’aurait concerné que 12% des répondants.
• En 2023, les trois-quarts s’attendent à payer l'électricité plus cher qu'en 2022, avec une hausse du prix unitaire moyen supérieure ou égale à 15% selon un peu plus d’un tiers des dirigeants. À noter que 8% de l’échantillon aurait subit une hausse de plus de 15% les deux années.
• Les TPE semblent un peu moins exposées. Elles sont moins nombreuses que les PME à déclarer avoir acheté leur électricité plus cher en 2022 qu'en 2021 (42% contre 53%). Pour 2023, les TPE seraient aussi moins exposées à de fortes hausses des prix de l’électricité: 30% d’entre elles s’attendent à acheter leur électricité à un prix supérieur de 15%, contre 54% des PME.
Les PME et TPE qui redoutent une forte hausse de prix en 2023 (supérieure à 15%) anticipent davantage une baisse de leurs marges (56% d'entre elles contre 44% pour les autres), de l'ordre de 3,5% en moyenne en 2023. Par ailleurs, près d’un quart des dirigeants comptent adapter leurs méthodes de production et/ou investir pour réduire les coûts énergétiques, ou encore maitriser leur masse salariale. Dans une moindre mesure, les dirigeants citent la remise en cause ou le report de projets d’investissement (19%) et le changement de contrat ou fournisseur d’énergie (18%) comme moyens pour faire face à l’évolution des prix de l’électricité, 4% envisageant enfin de réduire leur activité.
Si le bouclier tarifaire, auquel seules les TPE sont éligibles sous conditions, est connu de la plupart des dirigeants (81%), ce n'est pas le cas des autres dispositifs qui sont largement méconnus (par 50% à 70% des dirigeants selon le dispositif). Néanmoins, les entreprises qui ont subi de fortes hausses du prix de l’électricité (supérieures ou égales à 15% entre 2021 et 2022) semblent mieux informées. Elles sont, par exemple, 51% à connaitre l’amortisseur d’électricité contre 40% pour l'ensemble des sondés.
* tous secteurs et toute quantité de consommation confondues avant prise en compte des dispositifs publics visant a atténuer l’ampleur du choc de prix