Amorcé au printemps, le redressement de l’activité en France s’est poursuivi en fin d’année dernière. Ressortant à 2,4 % en rythme annuel par rapport au troisième trimestre, la croissance du PIB a pris un peu d’amplitude sous l’effet d’une consommation des ménages dynamique et de la modération du déstockage.

La consommation progresse, le déficit commercial se creuse

Le redressement de la demande interne a soutenu les importations. Les exportations se modèrent sur fond de croissance européenne anémique (0,4 % l’an au cours du quatrième trimestre), creusant ainsi à nouveau le déficit du solde des échanges extérieurs. Celui des seuls échanges de produits industriels a ainsi retrouvé le niveau record inscrit un an plus tôt à plus de 32 milliards d’euros en rythme annualisé (soit 1,7 point de PIB).

L’écart dans les dynamiques de croissance intra-européenne s’explique en premier lieu par les divergences d’évolution des dépenses de consommation des ménages. En progression de 0,9 % sur l’ensemble de l’année écoulée en France, elles ont probablement reculé de plus de 1 % dans la zone euro.

Un appareil productif peu compétitif

Cet écart masque le déficit de compétitivité de l’appareil de production en France. Après s’être redressée au cours de la première partie de l’année 2009, la part des exportations françaises de marchandises dans les exportations de la zone euro est retombée durant la seconde partie de l’année. Elle est revenue à 13,2 % en décembre, repassant en-dessous de son niveau moyen observé en 2008. Elle reste inférieure de plus de 3,5 points à son niveau d’il y a dix ans, signe de la profondeur de la perte de compétitivité à l’exportation intervenue entretemps.

Il est probable que le redressement de l’activité en France peinera à s’amplifier en l’absence prolongée du moteur extérieur européen. Il le sera tout autant en l’absence de restauration de la compétitivité.