Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Face à l'aggravation de la récession, le gouvernement italien révise à la baisse ses prévisions de croissance pour 2012 et ne compte plus parvenir à l'équilibre budgétaire avant 2015. Cela rejoint nos prévisions de mars mais le FMI est plus pessimiste.
Le gouvernement italien prend acte d’une aggravation de la récession…
Le 18 avril, le gouvernement de Mario Monti a révisé à la baisse ses prévisions de croissance. Il anticipe désormais un recul du PIB en volume de 1,2 % en 2012, alors qu’il ne prévoyait qu’un repli de 0,4 % en décembre dernier. Le retour de la croissance est attendu pour 2013. D'abord faible (0,5%), elle progresserait légèrement pour atteindre 1% en 2014, puis 1,2% en 2015.
…qui met à mal le calendrier de la consolidation budgétaire.
En l’absence de nouvelles mesures, cette aggravation de la récession pèsera sur le rythme de consolidation budgétaire. En décembre 2011, le gouvernement tablait sur un retour à l’équilibre des comptes des administrations publiques dès 2013. Dans les nouvelles prévisions, ce retour ne s’effectuerait qu’en 2015. Le déficit budgétaire rapporté au PIB ressortirait ainsi à 1,7% en 2012, puis à 0,5% en 2013 et 0,1% en 2014. Il était de 3,8% en 2011. Le solde budgétaire primaire afficherait un excédent dès cette année à 3,6% du PIB, et atteindrait 5,7% du PIB en 2015. Ce nouveau programme budgétaire a été approuvé par la Commission européenne ce 19 vril.
Les nouveaux objectifs budgétaires sont-ils encore trop ambitieux ?
Les nouvelles prévisions du gouvernement italien sont désormais proches de celles présentées dans nos Perspectives économiques de mars (-1,1% en 2012, puis +0,6% en 2013).
Le FMI retient pour sa part des hypothèses plus pessimistes (World Economic Outlook, avril). Il estime que le repli de l’activité italienne atteindrait 1,9% cette année et se poursuivrait en 2013, à un rythme toutefois plus modéré (-0,3%). Il faudrait attendre 2014 pour retrouver une croissance positive, mais qui resterait faible par la suite (1,2% seulement en 2017). Dans un tel scénario, les objectifs budgétaires fixés par le gouvernement ne seraient pas atteints. Le Fonds estime que le besoin de financement des administrations publiques s'élèvera à 2,4% du PIB en 2012, puis à 1,5% du PIB en 2013.