Les nouveaux crédits à l'habitat ont reculé de 11,2 % en novembre par rapport à leur point haut de mars 2011. La hausse des taux et la diminution annoncée des dispositifs incitatifs pourraient peser sur l'investissement immobilier des ménages dès 2012.

Les établissements de crédit interrogés par la Banque de France ont noté un fléchissement marqué de la demande de crédit à l’habitat dès le deuxième trimestre 2011.
Cette appréciation est confirmée par la production de nouveaux crédits. Mesurés en cumul sur douze mois, les nouveaux crédits à l’habitat ont reculé de 11,2 % en novembre par rapport à leur point haut de mars 2011.

Le recul (-19,2 %) est plus marqué pour les crédits à l’habitat de court terme (d’une échéance inférieure ou égale à un an). Ce type de crédit consiste principalement en "prêts relais", destinés à financer une nouvelle acquisition en attendant la vente du premier bien.
Entre 2006 et 2009 ces crédits avaient été divisés par cinq. La chute des crédits de court terme avait précédé celle des transactions sur les logements anciens (-32 % entre la fin 2007 et la mi-2009).

Le recul des crédits à l'habitat à plusieurs causes :

- La forte hausse des taux (+64 points de base entre fin 2010 et fin 2011 pour les crédits à l’habitat de court terme).

- La diminution ou l’arrêt annoncés de dispositifs publics incitatifs (recentrage du prêt à taux zéro, rabotage du dispositif Scellier d’encouragement de l’investissement locatif à partir de 2013, suppression de l’abattement pour durée de détention sur les plus-values immobilières hors résidences principales...)

Vers une contraction des achats immobiliers ?
L’investissement immobilier des ménages, qui avait progressé de 2,9 % en volume en 2011, pourrait voir sa croissance fléchir sensiblement en 2012 avant une possible contraction en 2013.