Le bilan de la compétitivité française pour l'année 2015 est mitigé. Les premiers résultats du CICE et du Pacte de responsabilité apparaissent dans les évolutions relatives du coût du travail ou des marges mais pas dans les performances à l'exportation. Si la part des exportations françaises de marchandises dans celles de la zone euro est stabilisée, le rattrapage des pertes accumulées depuis le début des années 2000 n'est pas amorcé.

Compétitivité à l'exportation : stabilisation sans rattrapage

• 2015 confirme la stabilisation des parts de marché françaises à l'exportation amorcée en 2010 après la longue dégradation de la décennie précédente. Mais le rattrapage des parts de marché perdues n'a pas débuté.

• Le déficit de la balance commerciale s'est réduit en 2015 et les exportations de biens et services se sont accrues de près de 6% en volume dans un contexte de faible progression des échanges mondiaux.

Pour l'essentiel, ces améliorations sont liées à des éléments circonstanciels (baisses du prix du pétrole, dépréciation passée de l’euro). De plus, le déficit des échanges industriels continue de se creuser : -31 milliards € en 2015 contre -6,7 milliards € en 2005.

La compétitivité-coût enregistre les effets du CICE

Le coût horaire de la main d’œuvre dans l’industrie manufacturière est désormais moins élevé en France qu'en Allemagne (37,3 € contre 39,1 €), alors que ces niveaux étaient comparables en 2012. Nous estimons que le CICE a permis de baisser le coût du travail dans l’industrie de 1,3% en 2014 et de 0,9% en 2015, soit un impact cumulé de -2,3%. Dans l’ensemble des secteurs marchands en revanche, le coût horaire du travail français reste nettement supérieur (+6% environ) au coût allemand.

Des produits de bonne qualité mais parmi les plus chers du marché

Notre enquête 2015 auprès des importateurs européens porte sur leur perception du positionnement des biens d’équipement et des biens intermédiaires français relativement à leur 9 principaux concurrents. Elle montre que les biens d’équipement français continuent globalement à pâtir de prix trop élevés. Les quelques améliorations sur les critères hors-prix n’ont pas été suffisantes pour rétablir l’équilibre au niveau qualité-prix.