Un rebond d’activité a succédé à la récession. Son amplitude est très hétérogène selon les zones. Exubérant en Asie émergente, il s’est accéléré outre-Atlantique, il peine à s’amplifier en zone euro. Au-delà de cette phase de rebond, le cycle économique mondial ne nous paraît pas encore mûr pour une véritable reprise marquée par une progression vive de l’investissement et de l’emploi. Il se dirige plutôt vers une phase de croissance affaiblie (au moins dans les économies développées) expliquée par le mouvement de désendettement des acteurs privés puis publics et par l’arrivée à échéance des mesures de soutien budgétaire et monétaire.

1. Pas de nouvelle accélération, ni de rechute

Le profil infra-annuel de la croissance en 2010 serait le symétrique de celui de 2009. Le rebond d’activité associé à la fin du mouvement cyclique des stocks conduirait à un rythme de croissance encore élevé début 2010. Ce rythme fléchirait au second semestre sans accélération notable en 2011, sans rechute non plus. La croissance du PIB mondial serait de 4 % en 2010 après -0,9 % en 2009. Elle reviendrait à 3,4 % en 2011.

2. Moins de pouvoir d’achat que de croissance en 2010

En 2009, les gains de pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages ont dépassé la croissance du PIB de plus de trois points de pourcentage aux Etats-Unis, d’environ cinq points en zone euro. Cette situation a permis une hausse du taux d’épargne des ménages tout en freinant le recul de leurs dépenses de consommation. Elle s’explique par le soutien du revenu associé à d’importantes réductions d’impôt et par les augmentations de prestations sociales. En l’absence de reprise de l’emploi en 2010, les revenus que les ménages tirent de l’activité peineront à relayer ces revenus de transfert.

3. L’effort à accomplir sur les finances publiques

Les soldes des comptes publics ont affiché des déficits exceptionnels en 2009. Cette situation n’est pas soutenable. La maîtrise de la dérive spontanée de la dette publique est inévitable. Elle freinera la croissance à court terme. Elle invite surtout à la définition et à la mise en oeuvre de programmes crédibles de réduction des déficits publics à même de favoriser une réduction de l’effort d’épargne privée.