Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Le bilan de compétitivité de l’économie française pour 2016 reste préoccupant. Aucun rattrapage des pertes des parts de marché accumulées par la France depuis le début des années 2000 n’est encore perceptible. La compétitivité-coût des entreprises françaises s’améliore mais les effets sur nos échanges extérieurs restent encore à venir.
Le bilan de la compétitivité française pour 2016 reste préoccupant malgré l'amélioration de la compétitivité-coût :
• Les parts de marché à l’exportation ont stagné ou se sont encore dégradées
La part des exportations françaises de biens et services dans celles de la zone euro, a légèrement reculé en 2016. Elle s’établit à 13,4 %, après 13,6 % en 2015 (elle était de 17% en 2000).
• Le poids de l’industrie française en zone euro a légèrement diminué
La diminution des parts de marché est fortement corrélée au recul du poids de la valeur ajoutée manufacturière française dans celle de la zone euro. Elle est de 13,4% en 2016 contre 17,3 % en 2000.
• Pour la première fois en 16 ans, la balance des échanges de services est déficitaire
Proche de l’équilibre en 2015, la balance des transactions courantes s’est à nouveau dégradée en 2016 et affiche un déficit de -1,3 % du PIB.
• La compétitivité-coût de la France continue de s’améliorer
Le coût salarial unitaire a augmenté moins rapidement en France qu’en zone euro et en Allemagne en 2016 (respectivement : 0,9 %, 1,3 % et 1,9 %), et beaucoup moins sur la période 2012- 2016 (0,8 %, 3,7% et 9,1%). Cela a permis à la fois un début de redressement de la compétitivité-prix et un certain rétablissement des marges des entreprises.
• En baisse, les prix des produits français sont encore jugés trop élevés
De 2011 à 2016, les prix à l’exportation des produits français ont baissé de 1,4 %. Une baisse inférieure d’un point à la moyenne de la zone euro (-2,5%) alors que de 2000 à 2007 l’écart était de 6 points en défaveur de la France. Pourtant, selon notre enquête compétitivité de 2016, les importateurs considèrent toujours que les produits français sont trop chers.
• Le redressement durable des marges des entreprises, clé de la compétitivité structurelle
Les remontées du pétrole et des taux d’intérêt jouant désormais dans le sens d’une baisse des marges, il faudra que les salaires progressent moins vite que les gains de productivité et que les politiques d’allègement des coûts soient poursuivies. Le redressement durable des marges est un préalable au renforcement de la compétitivité structurelle.