L'idée que le partage de la valeur ajoutée aurait été "trop défavorable" aux salariés et donc à la consommation ces dernières années a été relancée quand plusieurs grandes entreprises ont annoncé de fortes hausses de résultats en 2004. Cette thèse n'est pas fondée en théorie, ni confirmée par l'observation. En 2004, le pouvoir d'achat du revenu disponible brut des ménages a certes moins progressé que le PIB (-1,2 point) mais cet écart, classique en phase de reprise, s'explique au 2/3 par le cycle de productivité et pour 1/3 par une hausse des prix à la consommation supérieure au prix de la valeur ajoutée, en raison notamment du renchérissement du pétrole. La croissance a surtout reposé sur la demande interne, en particulier sur la consommation des ménages, mais a été freinée par le fort recul de la compétitivité.