Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Le taux de croissance de la France s’établit à 2,0 % en 2017 et devrait se maintenir à un rythme comparable en 2018. En 2019 et 2020, des contraintes d’offre et un environnement mondial moins favorable entraîneront un ralentissement de l’activité. Les réformes adoptées depuis le début du quinquennat devraient toutefois commencer à produire des effets positifs sur la croissance potentielle.
La croissance française a entamé tardivement, fin 2016, un rebond qui lui a permis de se rapprocher de la croissance de la zone euro. Elle a atteint 2% en 2017, et ce rythme devrait se maintenir en 2018. Il resterait toutefois inférieur à la moyenne de la zone euro.
Au delà du contexte mondial favorable, l'activité a surtout été soutenue par la bonne orientation de l’investissement. La consommation des ménages s’est maintenue, grâce à une évolution modérée des prix et à une baisse du chômage. Enfin l’effet stock a été très favorable.
La reprise reste limitée dans son ampleur car elle se heurte depuis un an à des difficultés croissantes d’offre. L’insuffisance de capacités de production a stimulé l’investissement productif, et ce dernier tirera encore la croissance en 2018.
Les entreprises font face par ailleurs à des goulots d’étranglement, notamment en termes de délais d’approvisionnement, qui contraignent leur capacité à tirer pleinement parti de la conjoncture favorable. Enfin, les difficultés de recrutement, manifestes dans de nombreux secteurs, vont probablement dans les prochains trimestres nourrir une accélération des salaires. Le fait que le chômage reste élevé suggère une mauvaise adéquation entre offre et demande de travail.
Au-delà des contraintes d’offre enfin, la France risque d’être affectée par le ralentissement de l’activité mondiale que nous anticipons à l’horizon 2020. La croissance française, proche de 2% en 2018, reviendrait à 1,5% en 2019 et 1,0% en 2020, puis remonterait légèrement vers 1,3% en fin de période.
A moyen terme, certaines réformes engagées par le gouvernement devraient permettre d’augmenter le PIB potentiel et le rythme de la croissance potentielle. C’est le cas notamment de la baisse de l’impôt sur les sociétés, ainsi que de la réforme de l’imposition du capital, qui devrait inciter à l’entrepreneuriat. Par ailleurs, les ordonnances modifiant le Code du travail devraient jouer en faveur d’une mobilité professionnelle accrue et soutenir la productivité.
La baisse des parts de marché de la France n’est pas enrayée ( voir La compétitivité en 2017, janvier 2018). La transformation du CICE en baisses de cotisations sociales se traduit par une hausse du coût du travail mêmesi la coexistence des deux dispositifs en 2019 se traduira par une amélioration éphémère du taux de marge des sociétés non financières, et par une rechute temporaire du solde des administrations publiques. Le déficit de compétitivité risque donc de ne pas être comblé d’ici 2022.
Enfin, la baisse de la dépense publique n’est pas amorcée, la diminution du déficit public de 2017 ne s’expliquant que par la conjonction d’une conjoncture favorable et d’une augmentation des prélèvements obligatoires.