Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Ces dernières décennies, tous les Présidents de la République ont été contraints de réorienter leur action en s’éloignant de leur programme initial. Nous avons donc construit un scénario prévisionnel de l'économie française pour chacun des cinq grands candidats à l'élection présidentielle. Il intègre non seulement les mesures annoncées mais aussi les réactions de l’ensemble du système économique et les actions correctrices qui s’avèreront nécessaires en cours de mandat.
A partir de l'analyse détaillée des programmes des principaux candidats à l'élection présidentielle, nous construisons cinq scénarios pour l'économie française sur 2017-2018.
La première année (2018), verra l’économie refléter, à peu de choses près, les effets macroéconomiques qu’implique l'application du programme du candidat élu. Mais le fil du programme devrait se modifier dès la deuxième année pour un certain nombre de candidats face à la dérive des déficits.
Sur l'ensemble du quinquennat, les écarts de trajectoires sont importants, tant au sein des trois scénarios de "réformes", qu'entre ces derniers et les deux scénarios de "rupture".
A des degrés divers, l'impact des mesures annoncées sur le déficit public n'est pas compatible avec les engagements européens de la France dans quatre programmes sur cinq, que l'on intègre ou non leurs effets macroéconomiques.
• Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, pensent résoudre le problème en changeant de monnaie et sortant de la zone euro.
• Benoît Hamon et, dans une moindre mesure Emmanuel Macron seront contraints de prendre des mesures correctrices, étant donné leur engagement européen.
Les programmes de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon, bien que très différents du point de vue politique, sont voisins en termes économiques. Ces scénarios démarrent par la mise en oeuvre des programmes et se poursuivent par un changement de monnaie, une crise financière et la nécessité de mesures de redressement. L'évaluation de l'impact macroéconnomique de leur programme ne relèvent plus des méthodes variantielles habituelles. Ces impacts sont esquissés dans le dossier.
La trajectoire de l'économie française est très différentes selon les candidats et les écarts cumulés sont importants sur l'ensemble du quinquennat en termes de croissance, d'emploi ou de finances publiques.
• François Fillon : le programme comporte peu de dépenses publiques supplémentaires, des économies importantes (que nous ne retenons que partiellement), il concentre d’emblée l’effort sur les mesures de compétitivité.
• Benoît Hamon : le programme comprend beaucoup de dépenses publiques supplémentaires, pas d’économies, très peu de mesures de compétitivité.
• Emmanuel Macron : le programme d’Emmanuel Macron comporte aussi de nombreuses dépenses publiques, des économies peu documentées (que nous ne retenons qu’en partie) et il laisse non résolu le déficit des régimes de retraites. Il retient des mesures de compétitivité (avec cependant une hausse du coût du travail).