Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Face à la crise énergétique les pays européens ont adopté des dispositifs nationaux pour atténuer le choc de prix pour les entreprises. Nos simulations montrent que la France amortit davantage la hausse de prix de l’électricité pour les TPE et les gros électro-intensifs, mais que l’Allemagne protège davantage les autres entreprises. S’agissant du gaz, les entreprises sont moins soutenues en France et en Espagne (hors TPE), qu’en Allemagne et en Italie. Pour autant, toutes subiront en 2023 un choc de prix préjudiciable à leur compétitivité, contrairement à leurs concurrentes aux Etats-Unis.
Face à la hausse des prix de l’électricité et du gaz depuis 2021, les Etats européens ont pris des mesures d’atténuation pour les entreprises. Ces dispositifs diffèrent fortement dans leur composition en France, Allemagne, Italie et Espagne, même s’ils comportent tous des baisses de fiscalité de l’énergie, des subventions (plafonds de prix en Allemagne et crédits d’impôt en Italie) et des aides à la trésorerie. La France s’appuie pour l’électricité sur l’Arenh (Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique) qui permet aux entreprises d’obtenir une part de leur électricité à prix fixe et est amené à disparaître en 2025. L'Espagne a institué en 2022, avec le Portugal, un mécanisme qui limite sur son marché les effets de la hausse des prix du gaz sur les prix de l’électricité. Il doit prendre fin en mai 2023.
Le prix de marché européen de l’électricité a augmenté de 300% entre fin 2019 et début 2023, passant d’environ 45 à 180€ /MWh, après un pic à 1000€ fin août 2022. Au regard de cette hausse de 300%, nous avons calculé la hausse nette du prix de l'électricité payé par les entreprises, c’est-à-dire déduction faite des effets des principaux dispositifs de soutien en vigueur début 2023, et après application du cadre européen des aides d’Etat. (1)
Le dispositif français amortit mieux le choc de prix de l’électricité pour les TPE et les électro-intensifs, mais l’Allemagne le fait davantage pour les autres entreprises. S’agissant des prix du gaz, les entreprises françaises et espagnoles (hors TPE) bénéficient d’un soutien moins marqué que leurs concurrentes en Allemagne et en Italie. Dans ces deux pays par contre, le cadre européen limite les effets des subventions sur les grandes entreprises et ETI. Alors que, non contraints par le cadre européen, l'Arenh en France et le "mécanisme ibérique" en Espagne, atténuent davantage les chocs de prix les plus importants.
Malgré ces soutiens, les entreprises européennes feront face en 2023 à des prix de l’électricité et du gaz nettement plus élevés qu’en 2019, contrairement à leurs concurrentes extra-européennes, notamment américaines. Ainsi en moyenne en France, le prix de l’électricité facturé aux clients professionnels augmenterait de 84% en 2023 après 21% en 2022 (avant dispositifs d’atténuation) selon les fournisseurs d’électricité interrogés par l’Insee. Cette situation plaide pour une réforme des marchés énergétiques européens favorable à la compétitivité des entreprises.
(1) Simulations également effectuées avec un prix de marché à 400 €/MWh (atteint à l'automne 2022) voir le document ci-dessous.
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Enquête Trésorerie, Investissement et Croissance des PME
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