Selon les dirigeants de PME et TPE interrogés fin août-début septembre, la situation de trésorerie s’est légèrement dégradée et se tendrait ces prochains mois. Les conditions de financement restent aisées mais les contraintes de demande, désormais premier sujet de préoccupation devant les difficultés de recrutement, et l'incertitude politique semblent peser sur les projets d'investissement pour 2024. En matière de hausses de salaires et de prix, l'enquête montre que la désinflation se propage aux petites et moyennes entreprises.

• La situation de trésorerie des PME/TPE s’est légèrement dégradée à la fin de l'été par rapport à la précédente enquête réalisée en mai 2024 et elle se tendrait à nouveau au cours des prochains mois. Les conditions de financement restent toutefois aisées: la part de dirigeants rencontrant des difficultés à financer leur exploitation courante comme leurs investissements fléchit encore depuis des niveaux déjà bas.

• Situation rare depuis le début du baromètre en 2018, les contraintes de demande (actuelle et future) supplantent les difficultés de recrutement comme premier frein à l’activité perçu par les dirigeants de PME/TPE. Les tensions sur les approvisionnements continuent quant à elles de se relâcher.

Les chefs d’entreprise se montrent plus prudents quant à leurs projets d’investissement: 46% des dirigeants comptent investir en 2024, un recul de 4 points sur le trimestre et de 11 points sur un an. Ce sont les investissements ayant un motif environnemental qui en pâtissent le plus. Les chefs d’entreprise ne sont plus que 36% à évoquer ce motif, soit 11 points de moins qu’en début d’année 2024.

Focus : Prix, salaires, marges, incertitude politique

• La prudence accrue des dirigeants de TPE/PME a peut-être été attisée par la forte incertitude politique intervenue au lendemain des élections législatives. 51% des répondants craignent que le climat d’incertitude politique* puisse avoir un impact négatif fort sur l’activité de leur entreprise.

Dans ce contexte, 44% des dirigeants pensent maintenir leurs projets d’investissement , 36% les reporter et 20% les annuler. 51% comptent maintenir les projets d’embauche, 28% les reporter et 21% les annuler. 

• La désinflation se propage jusqu’au tissu des petites et moyennes entreprises. Les PME/TPE ne sont plus que 28% à envisager d’augmenter ou à avoir augmenté leurs prix en 2024 contre 36% en début d’année 2024. La hausse moyenne des prix de vente anticipée pour 2024 relativement à 2023 n’est désormais plus que de 0,3% (elle était de 1,2% en février).

• Le mouvement est comparable en ce qui concerne les salaires, mais dans une moindre ampleur. 58% des dirigeants prévoient d'augmenter les salaires de leurs employés ou l’ont déjà fait (contre 64% en février) et la hausse moyenne attendue pour les salaires est de 2,1% (contre 2,6% attendu en février).

• Dans ce contexte, les dirigeants de PME/TPE se montrent un peu plus souvent inquiets quant à l’évolution de la marge nette de leur entreprise: 46% anticipent qu’elle se réduirait, soit 4 points de plus qu’en février dernier. En particulier, les PME/TPE confrontées à l’affaiblissement de la demande anticipent plus souvent une baisse de leur marge nette que celles qui ne sont pas concernées (54% contre 35%).

* Les réponses apportées par les chefs d’entreprise au questionnaire transmis par Bpifrance et Rexecode ont été collectées entre le 22 août et le 3 septembre, soit avant la nomination du nouveau Premier Ministre Michel Barnier le 5 septembre 2024.