Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Le baromètre EY 2019 souligne la performance française en matière d'attractivité comparée à ses compétiteurs alors que les investissements directs étrangers en Europe ont connu une baisse "historique" en 2018. La France se hisse à la deuxième place derrière le Royaume-Uni et reste la première destination pour les investissements étrangers dans la R&D et l’industrie.
Dans un contexte économique et géopolitique incertain et tendu, la France a progressé selon le baromètre de l’attractivité annuel d’EY, qui compile les annonces d’investissements des groupes étrangers dans le pays.
Les investissements étrangers en Europe (48 pays) enregistrent en 2018 une baisse "historique" de -4% en raison du Brexit, des tensions protectionnistes, et de la réforme fiscale américaine (qui a incité le rapatriement de profits réalisés à l’étranger). Le Royaume-Uni et l’Allemagne subissent un recul de -13% du nombre de projets d’investissements par rapport à 2017.
La progression, "même légère" (+1%), des projets d’investissements en France, "détonne" selon EY par rapport à ses deux compétiteurs britannique et allemand. La France passe devant l'Allemagne pour les projets d'investissements étrangers et se hisse pour la première fois à la deuxième place du palmarès des pays européens les plus attractifs, derrière le Royaume-Uni.
La France, première destination pour la R&D et l'industrie
• Les projets de R&D ont quasiment doublé en un an (+85%), avec 144 intentions d’implantation ou de développement, loin devant la Grande-Bretagne (74) et l'Allemagne (64). En hausse constante depuis 2014, les investissements dans l’innovation représentent 14% du nombre total des IDE en France en 2018, soit 5 points de plus qu’en 2014.
• Les projets d’investissements industriels étrangers ont augmenté de 5% en 2018. La France reste ainsi la première destination dans le secteur manufacturier, rang qu’elle occupe depuis dix ans, avec 339 projets, devant la Turquie (203 projets) et l’Allemagne (152).
EY souligne toutefois que la progression française est bien moins dynamique qu’entre 2015 et 2017 (+30% en moyenne). Le nombre d’emplois créés par les IDE ne progresse aussi que faiblement (+1,3% par rapport à 2017). Les implantations ou extensions de centres de décision ont reculé de 24%, pour ne s’élever qu’à 45 en 2018. Les intentions d’implantation ou d’extension d’activité sont en baisse pour 2019 (19%), alors qu'elles progressaient de 24% en 2018.
Selon les dirigeants interrogés par EY, simplifier les procédures administratives, réduire la pression fiscale sur les entreprises, et aller plus loin en matière de coût du travail et de flexibilité du droit du travail contribuerait à améliorer l’attractivité de la France.
Baromètre de l'attractivité de la France 2019 - La France résiste aux chocs
EY, 4 juin 2019
Voir aussi le Baromètre de l'attractivité en Europe :How can Europe raise its game ? EY Attractiveness Survey Europe 2019, 4 juin 2019