Selon les prévisions économiques de l’Insee et de la Banque de France publiées mi-mars, le reflux de l’inflation se confirme pour 2024 et pour les deux années suivantes en France, ce qui favoriserait la reprise de la consommation. La croissance économique resterait toutefois modeste en 2024 et le taux de chômage poursuivrait sa légère hausse.

• Selon la note de conjoncture de l'Insee,"en France, l’épisode inflationniste s’estompe": le taux d’inflation est tombé à +2,9% sur un an en février 2024 (contre +6,3% en février 2023) et ce reflux se poursuivrait (+2,6% attendus en juin).

Les gains de pouvoir d’achat favoriseraient un relatif rebond de la consommation des ménages (+0,3% au 1er trimestre 2024 puis +0,4% les trois suivants), notamment pour les achats alimentaires. Les revenus de la propriété resteraient dynamiques tandis que l’augmentation modeste des salaires début 2024 après deux années de recul n’alimenterait pas de boucle prix-salaires. Le taux d’épargne se stabiliserait à un niveau élevé, entre 2 et 3 points au-dessus de celui observé fin 2019.

La dégradation de leurs conditions de financement continue de peser sur les investissements des entreprises et ces derniers resteraient atones au 1er semestre 2024 (après -0,9% au 4ème trimestre 2023), notamment du fait du recul de l’investissement en biens d’équipement (-0,8% par trimestre).

Au final, l’acquis de croissance à mi année pour 2024 en France serait modeste (+0,5%) selon l'Insee.

D’ici mi-2024, l’emploi continuerait à progresser lentement (+40.000) si bien que, compte tenu de la hausse de la population active notamment sous l’effet de la réforme des retraites, le taux de chômage continuerait d’augmenter légèrement pour s'établir à 7,6% mi-2024 contre 7,2% un an plus tôt.

Synthèse par la Doc de Rexecode, accès au document ci-dessous

La reprise se fait attendre
Insee, Note de conjoncture, 14 mars 2024

• Selon les projections intermédiaires de la Banque de France, la croissance du PIB resterait modeste en France en 2024, à 0,8%, après 0,9% en 2023, avant d’accélérer en 2025 et 2026 (1,5% puis 1,7%). Des prévisions en légère baisse par rapport à celles de décembre 2023, en raison d’un moindre acquis de croissance à l’issue du 4ème trimestre 2023. Le rebond serait en revanche plus prononcé que prévu en 2025 et 2026, sous l’effet d’hypothèses plus favorables sur les prix de l’énergie et les conditions financières.

Ces nouvelles projections de la BdF confirment le recul de l’inflation. Après 5,7% en 2023, l’inflation reculerait sensiblement pour atteindre en moyenne 2,5% en 2024, puis 1,7% en 2025 puis en 2026. En glissement sur un an, elle avoisinerait 2% d’ici fin 2024. La normalisation du prix des matières premières alimentaires et de l’énergie se poursuivrait. Le prix des services ralentirait plus tardivement, pour retrouver à l’horizon 2026 une inflation proche de sa moyenne 2002-2009 (à 2,6%).

La BdF prévoit un ralentissement de l'augmentation des salaires nominaux à court terme, qui serait toutefois moindre que celui des prix, ce qui soutiendrait le pouvoir d’achat des revenus d’activité. En raison du tassement transitoire de l’emploi attendu en 2024-2025, le taux de chômage augmenterait légèrement fin 2025 (7,8%), avant de reprendre sa baisse en 2026 (7,5%).

Projections macroéconomiques intermédiaires - Mars 2024
Banque de France, Projections macroéconomiques France, 12 mars 2024