Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Selon François Ecalle (Fipeco) qui a modélisé l'impact de la crise liée à l’épidémie de coronavirus sur les comptes publics en se basant sur la crise financière de 2008, le déficit public pourrait déraper de 4 à 5,5% entre 2020 et 2024, tandis que la dette publique pourrait culminer fin 2024 jusqu'à 116% du PIB.
François Ecalle examine dans une note publiée sur son site Fipeco* les effets de la crise liée à l’épidémie de coronavirus sur les finances publiques françaises. Il réalise un "stress test" mesurant l’impact sur le déficit et la dette publics d’une évolution du PIB dans les années 2020 à 2024 identique à celle des années 2008 à 2012.
F. Ecalle estime que le déficit public serait compris entre 4,0 et 5,5% du PIB en moyenne dans les années 2020 à 2024, dans le cas où le solde structurel serait stabilisé à son niveau de 2019, et si des mesures temporaires de relance sont mises en oeuvre en 2020-2021 à hauteur de 1,3 point de PIB (31 Mrds€, comme ce fut le cas en 2009-2010).
La dette publique augmenterait fortement en 2020 et 2021, puis plus modérément, pour atteindre 116% du PIB à la fin de 2024. La hausse de l’endettement de fin 2019 à fin 2024 (+17 points de PIB) serait ainsi inférieure à celle qui a été constatée de fin 2007 à fin 2012 (+26 points), grâce à un déficit structurel - hors effet de la conjoncture - deux fois moins élevé qu’en 2007 (2,2% du PIB). "Cette hausse est préoccupante mais le plus important est de pouvoir stabiliser la dette en pourcentage du PIB, quel qu’en soit le niveau". Or Si la croissance repart, la faiblesse des taux d’intérêt facilitera la stabilisation de la dette publique.
Dans ce contexte, il est, selon l’auteur, très important que les nécessaires mesures de relance de l’activité et de soutien des ménages et des entreprises soient temporaires pour que le déficit structurel n’augmente pas. L’auteur estime que reporter le paiement des cotisations sociales dues au titre de mars 2020 jusqu’à la fin de l’année n’aurait aucun impact, même temporaire, sur le déficit public de 2020 ; renoncer à percevoir ces cotisations sociales dues au titre de mars 2020 aggraverait le déficit de 2020 mais pas celui des années suivantes ; en revanche réduire en 2020 le taux de certains impôts sans limite de temps aggraverait le déficit public de 2020 et des années suivantes, donc le déficit structurel.
L’impact de la crise sur les finances publiques
FIPECO, François ECALLE, 18 mars 2020
*FIPECO est l’acronyme de « Finances Publiques et Economie », association sans but lucratif relevant de la loi de 1901. François ECALLE est notamment ancien rapporteur général du rapport de la Cour des comptes sur la situation et les perspectives des finances publiques et ancien membre du Haut Conseil des finances publiques
Voir également sur les finances publiques françaises :
Rapport sur le projet de loi de finances rectificative pour 2020
Sénat - Albéric de MONTGOLFIER, Rapport N°385, mars 2020
Rapport sur le projet de loi de finances rectificative pour 2020
Assemblée nationale - Laurent SAINT-MARTIN, Rapport N°2761, mars 2020
Mitigating the COVID Economic Crisis: Act Fast and Do Whatever ItTakes
Centre For Economic and Policy Research - Richard BALDWIN, Beatrice WEDER DI MAURO, CEPR PRESS, mars 2020
COVID-19: Quarantined Economics
Allianz Euler Hermes – Ana BOATA, Alexis GARATTI, Ludovic SUBRAN, 23 mars
Coronavirus Survey N°4
Consensus Forecast : Major Economies [FocusEconomics],18 mars 2020
The Coronavirus shock: a story of another global crisis foretold and what policy makers should be doing about it
Nations Unies , Trade And Development Report, mars 2020, Update
Propagation des chocs dans les chaînes devaleur internationales : le cas du coronavirus
Institut des politiques publiques - Elie GERSCHEL, Alejandra MARTINEZ, Isabelle MEJEAN, Notes de l’IPP N°53, 18 mars 2020
COVID-19 and the world of work: Impacts and response
Organisation Internationale du Travail, mars 2020
Les politiques de soutien à l’épreuve
Société Générale, ScénarioEco N°38, mars 2020
Coronavirus: Impact on stock prices and growth expectations
CEPR - Niels Joachim Gormsen, Ralph Koijen, 23 mars 2020
Effets économiques de la crise du coronavirus dans la zone euro et aux Etats-Unis : tout va dépendre de la capacité à éviter les faillites d’entreprises
Natixis, Patrick Artus, Flash N°345, 23 mars 2020
Pandemics and social capital: From the Spanish flu of 1918-19 to COVID-19
CEPR - Arnstein Aassve, Guido Alfani, Francesco Gandolfi, Marco Le Moglie, 22 mars 2020
The supply side matters: Guns versus butter, COVID-style
CEPR - Richard Baldwin, 22 mars 2020
Corporate debt burdens threaten economic recovery after COVID-19: Planning for debt restructuring should start now
CEPR - Bo Becker, Ulrich Hege, Pierre Mella-Barral, 21 mars 2020
ifo Institute: Corona Will Cost Germany Hundreds of Billions of Euros
IFO INSTITUT - 23 mars 2020
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