Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Après avoir stagné au premier trimestre par rapport au trimestre précédent, la croissance de l'économie française ne serait que de 0,25% au deuxième trimestre 2022 selon les dernières prévisions de l’Insee. L’inflation se renforce et pourrait dépasser les 5% d’ici juin, pesant sur le pouvoir d’achat des ménages.
Pénalisée par la crise du Covid-19 puis par la guerre en Ukraine, l'activité est restée stable au premier trimestre 2022 en France par rapport au dernier trimestre 2021 (+0,2% dans la zone euro), indique l’Insee dans son dernier point de conjoncture. La consommation des ménages a notamment pâti de la vague Omicron puis du climat d’incertitude et de la hausse des prix.
Les difficultés d’approvisionnement, qui avaient un peu reflué en début d'année, se sont à nouveau renforcées en mars, "sous l’effet conjugué d’une demande qui est restée forte au niveau mondial et d’une offre bridée notamment par la guerre en Ukraine et par la stratégie très stricte de lutte contre le Covid-19 en Chine".
Par ailleurs, la hausse des prix de l’énergie et des matières premières pousse les prix de production à la hausse: +27% sur un an des prix agricoles (+69% pour les céréales), +24% des prix de production industriels, +5% pour la construction, +3,5% pour les services (mais +75% pour le seul transport maritime et côtier de fret).
D'ici juin 2022, les hausses des prix de production continueraient à se répercuter au moins en partie sur les prix à la consommation. Ces derniers progresseraient de 5 à 5,5% sur un an (et même au-delà de 6% pour l’alimentation et de 25% pour les prix de l’énergie). Sans les mesures de "bouclier tarifaire" sur les prix du gaz et de l’électricité et la remise à la pompe sur les prix du carburant, le taux d’inflation dépasserait 7%, estime l’Insee. L’inflation entrainerait une nouvelle baisse du pouvoir d’achat des ménages (baisse de l’ordre de 0,5% au 2ème trimestre, après –1,5% au 1er trimestre, du revenu disponible brut des ménages par unité de consommation).
Le PIB ne progresserait que d’environ 0,25% au 2ème trimestre 2022 par rapport au premier, grâce à un effet de rattrapage dans les activités de services. La situation de l’emploi demeure également favorable selon les enquêtes de conjoncture malgré la persistance de difficultés de recrutement "pour partie en lien avec des recompositions sectorielles".
L’acquis de croissance annuelle à la mi-2022 serait de +2,6%, après +7,0% sur l’année 2021. Mais, souligne l’Insee, les risques baissiers entourant cette prévision sont importants: "regain des tensions sur les prix de l’énergie et sur l’approvisionnement en lien avec les développements géopolitiques, paralysie de l’économie chinoise compte tenu de la stratégie "zéro Covid" et des difficultés du secteur immobilier, durcissement des politiques monétaires notamment aux États-Unis".
Synthèse par le service Documentation de Rexecode, lien ci-dessous pour accéder au document.
Point de conjoncture
INSEE, 9 mai 2022
Voir aussi :
Hausse généralisée des prix à la production: signe avant-coureur de nouvelles tensions inflationnistes ?
Blog de l’Insee – Camille Carré, 4 mai 2022