Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Un document de travail de la Banque centrale européenne fait la synthèse de plusieurs études évaluant les effets macroéconomiques du Brexit sur le plan des flux commerciaux, migratoires et des capitaux. Avec ou sans accord, le ralentissement de ces flux dû au retour des barrières commerciales aura des conséquences plus négatives pour le Royaume-Uni que pour les pays membres de l’UE.
Une étude de la BCE résume les contributions à l'analyse des conséquences économiques du Brexit faites par un groupe d'économistes de différentes banques centrales du Système européen de banques centrales (SEBC), sous l'égide du Brexit Task Force.
Les études analysées ont été menées entre 2017 et les premiers mois de 2019. Elles utilisent un large éventail de méthodes pour étudier l'impact économique et commercial du Brexit. Ces méthodes comprennent une revue de la littérature, l'estimation d'équations de gravité, des simulations avec des modèles macroéconomiques à économie ouverte, des modèles d'équilibre général stochastique dynamique (néo keynésien) et des modèles d'équilibre général calculés. L'analyse statistique est également utilisée, ainsi qu'une approche interdisciplinaire combinant des outils économiques, institutionnels et juridiques.
Deux principaux types de scénario sont examinés : une relation issue d'un Brexit sans accord après la période de transition (application des règles de l’OMC), et la mise en place d'un accord de libre-échange (ALE) entre l'Union européenne et le Royaume-Uni. Les estimations mesurent l'impact à moyen et long terme du Brexit, les effets à court terme d'un Brexit sans accord (hard Brexit) n’étant pas évalués.
Les études examinées par la BCE offrent plusieurs résultats convergents :
• Avec ou sans accord, les tarifs douaniers augmenteront : ils seront "probablement beaucoup plus élevés en moyenne pour les importations britanniques que pour les importations de l'UE". C’est également le cas pour les barrières non tarifaires en l’absence d’ALE.
• Les résultats diffèrent selon les États membres. L'Irlande serait particulièrement touchée en raison de ses liens étroits avec l'économie britannique.
• Les flux migratoires entre le Royaume-Uni et l'UE seront entravés, avec des conséquences "éventuellement importantes" sur la production potentielle et le marché du travail : un effet inférieur à celui du canal commercial, mais toutefois significatif, avec ou sans accord.
• Les flux d'investissements directs étrangers à la fois vers et hors du Royaume-Uni ont ralenti depuis le référendum de juin 2016.
• Des effets potentiellement importants comme l’incertitude, le canal du secteur financier, les éventuelles réactions politiques, sont peu ou mal pris en compte.
La BCE conclut que plus la relation finale entre le Royaume-Uni et ses partenaires européens sera proche de l’adhésion à l’UE, plus les coûts macroéconomiques du Brexit seront faibles. A l’inverse, entraver la libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux augmentera les coûts du commerce et affectera les investissements, ce qui "se traduira par une baisse du PIB pour l’économie du Royaume-Uni et - dans une moindre mesure - pour l’économie de l’UE".
Synthèse réalisée par la Documentation de Rexecode, voir ci-dessous les références du document.
A review of economic analyses on the potential impact of Brexit
Banque Centrale Européenne, Occasional Papers Series N.249, octobre 2020
Voir aussi :
Prospects for the UK Economy
National Institute Economic Review n°254, 2 novembre 2020
Les résultats du scénario central du Niesr (modèle NIGEM) montrent un impact du Covid-19 provoquant une baisse du PIB de l'ordre de -10.5% en 2020.La combinaison de la crise du Covid-19 et du Brexit augmente le risque sur la croissance et l’emploi au premier trimestre de 2021 et risque d'affaiblir la reprise du Royaume-Uni par rapport à d’autres pays et de réduire la productivité à long terme.