Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Selon une note de la Société générale, les performances à l’exportation de l’Allemagne ne reposent pas seulement sur sa compétitivité-coût ou sur l'intégration dans sa chaîne de production de produits importés d'Europe de l'Est. Elles tiennent surtout à la solidité de sa base industrielle.
Les performances à l’exportation de l’Allemagne se démarquent nettement de celles de ses principaux voisins, rappelle la Société générale dans une note. Son solde commercial s’est fortement accru au cours des années 2000 (+6% du PIB depuis 2006). Dans le même temps, la France et le Royaume-Uni se sont installés dans une situation durable de déficit commercial. Le poids des exportations est de l’ordre de 50% du PIB en Allemagne, contre 30% en France et au Royaume-Uni. L’Allemagne a également préservé ses parts de marché à l’exportation de biens et les a accrues sur le segment des services.
La note relativise l'influence de la compétitivité-coût. Certes, les coûts salariaux unitaires ont baissé entre 2000 et 2007 en Allemagne alors qu'ils progressaient de 15% en France. Mais la plus grande part de la divergence des soldes commerciaux entre les deux pays serait antérieure à celle des coûts salariaux (à compter de 2004).
L’Allemagne ne serait pas non plus une "économie de bazar" qui réexporte des contenus produits à l’étranger à faible coût. En effet, le contenu en valeur ajoutée importée des exportations allemandes n’a pas connu d’évolution spécifique par rapport à la France ou au Royaume-Uni. L’Allemagne a certes profité d’une plus grande intégration de ses chaînes de production avec l’Europe de l’Est, mais cela ne s’est pas fait "au détriment du contenu "made in Germany" de ses exportations".
La véritable spécificité de l’Allemagne, selon la Société générale, est qu’elle n’a pas connu de désindustrialisation sur les 20 dernières années, contrairement à ses grands voisins. Le poids de l’industrie y est maintenant plus de deux fois plus important qu’en France et au Royaume-Uni. Cette base industrielle serait le véritable moteur des exportations allemandes : les exportations de biens pèsent près de 40% du PIB allemand, moitié moins en France et au Royaume-Uni.
Allemagne : pas un "bazar" mais une industrie ! Société générale, Benoît Heitz, EcoNote N°26, janvier 2015
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Enquête Trésorerie, Investissement et Croissance des PME
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