Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Dans un contexte mondial volatil, l’Europe retrouve la confiance des investisseurs étrangers. Selon les résultats du Baromètre d’attractivité d’EY, la France, en particulier, redresse nettement son attractivité en 2016. Son potentiel est considérable à condition de lever les freins à la compétitivité.
Le cabinet de conseil EY analyse dans cette 16ème édition de son Baromètre d’attractivité de la France les implantations étrangères réalisées en France en 2016 et l'image du pays, au travers d’une enquête (EY European Investment Monitor) réalisée en mars 2017 auprès des décideurs internationaux de 43 pays.
La France a, selon EY, mieux profité que d’autres pays de la croissance des investissements enregistrés en Europe (+15% en moyenne en 2016). Le Royaume-Uni et l’Allemagne restent les pays les plus attractifs, mais la France, à la troisième position, regagne du terrain. Avec 779 projets annoncés et près de 17.000 emplois créés par les investisseurs étrangers, la France est en progression de 30% par rapport à 2015. Et l'image du "site France" (indicateur "satisfaction" 2017 à 73%) retrouve des niveaux d’avant-crise.
Des "handicaps de compétitivité" continuent de pénaliser l’attractivité française. Fiscalité, lourdeur administrative, droit et coût du travail restent des freins à l’attractivité aux yeux des dirigeants. De fait, les investissements restent peu créateurs d’emploi (22 emplois par projet, bien au-dessous de la moyenne européenne à 44). Et si la France confirme son rôle central dans l’accueil de centres de R&D et d’innovation, elle reste à un niveau "très insuffisant" pour les fonctions décisionnelles. A la 5ème place, elle accueille 7 fois moins de sièges sociaux qu’au Royaume-Uni, et les perspectives de transferts liés au Brexit ne suffiront pas à combler ce retard.
Le potentiel français reste cependant considérable, selon EY. La mutation territoriale, industrielle et sectorielle est "en bonne voie", et l'image de la France s’améliore. Portée par l’esprit de la French Tech, la reconnaissance d’un entrepreneuriat "à la française" s’affirme. Toujours distancée par le Royaume-Uni et l’Allemagne pour les projets d’investissements étrangers dans le numérique en 2016, la France est toutefois le seul des 3 pays à avoir progressé (+30%) dans ce secteur.
Baromètre de l'attractivité de la France 2017 - Les cartes en main
EY (Ernst & Young), 23 mai 2017
Investors vote “remain” in Europe
EY’s Attractiveness Survey Europe, mai 2017
Voir également :
European business : overcoming uncertainty, strengthening recovery
McKinsey Global Institute, mai 2017
McKinsey présente les résultats d'une enquête auprès de 2000 responsables en France, en Allemagne, en Italie, en Pologne, en Espagne et au Royaume-Uni et auprès de 400 entreprises américaines et chinoises implantées en Europe. Globalement, les dirigeants interrogés sont de plus en plus optimistes au sujet des perspectives économiques européennes et des performances de leurs entreprises. L'étude indique néanmoins une réticence persistante à investir, malgré une situation de trésorerie favorable.
Determinants of FDI inflows in advanced economies: Does the quality of economic structures matter?
Banque Centrale Européenne, Working Paper Series N°2066, mai 2017
Ce document examine la relation entre les structures économiques et les investissements directs étrangers dans les économies avancées (21 pays de l'Ocde) et plus spécifiquement dans les pays de la zone euro,