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Synthèse conjoncturelle hebdo
Les prévisions d’automne de la Commission européenne tablent sur une légère accélération de la croissance économique dans l’UE d’ici 2026, qui resterait toutefois modeste. Cette prévision pourrait être affectée à la hausse ou à la baisse par l’évolution de l’incertitude, particulièrement élevée depuis 2020, et dont la Commission calcule le coût. Le déficit public moyen devrait refluer à 3% du PIB en 2024, soit moitié moins qu’en France qui affichera le deuxième déficit le plus élevé de l'Union européenne.
Selon les prévisions économiques d’automne de la Commission européenne, "l’économie de l’UE renoue avec une croissance modeste" après une période prolongée de stagnation, tandis que la désinflation amorcée fin 2022 se poursuit.
La croissance du PIB atteindrait 0,9% dans l’Union européenne (UE) et 0,8% en zone euro en 2024 avant de s’accélérer en 2025 (respectivement 1,5% et 1,3%) et en 2026 (1,8% et 1,6%).
L’inflation globale dans la zone euro baisserait de moitié en 2024 (2,4% après 5,4% en 2023), puis progressivement jusqu’à 1,9% en 2026. La désinflation serait encore plus marquée dans l’UE: 2,6% en 2024 contre 6,4% en 2023, et enfin 2,0% en 2026.
De nombreux Etats membres s’efforçant de réduire leur endettement, le déficit public pour l'ensemble de la zone euro devrait reculer à 3% en 2024, puis à 2,9% en 2025 et 2,8% en 2026.
Le déficit public de la France s’élèverait à 6,2% du PIB en 2024 (au 2ème rang derrière la Roumanie à 8%), puis à 5,3% en 2025 et 5,4% en 2026. La dette publique continuerait à augmenter pour atteindre environ 117% du PIB d’ici 2026, contre près de 110% en 2023. Ces prévisions tiennent compte des mesures annoncées par le Gouvernement français dans son projet de budget pour 2025, notamment les mesures d’augmentation des recettes à hauteur de près de 0,7% (21,6 Mds€) et d’efforts sur les dépenses d’environ 0,4% du PIB (près de 12 Mds€). La commission estime qu’elles pèseraient sur la croissance et sur les recettes fiscales.
La Commission propose une nouvelle estimation du coût économique de l’incertitude, à l'aide de l’indice d’incertitude de la politique économique (Economic Policy Uncertainty index – EPU, par Baker, Bloom et Davis, 2016) lui-même fondé sur l’analyse textuelle de la presse. L'exercice vise à vérifier dans quelle mesure l’incertitude amène les entreprises et les ménages à différer leurs investissements et leurs dépenses, tout en augmentant le coût des emprunts par le biais de primes de risque plus élevées.
L’analyse menée pour la zone euro confirme que le degré élevé d’incertitude de la politique économique au cours des deux dernières décennies (éclatement de la bulle internet, crise financière, crise de la dette de la zone euro, Brexit, pandémie de Covid-19, guerre en Ukraine, crise énergétique) a pesé sur l’activité économique, et en particulier sur l’investissement.
La Commission note que "ces derniers mois, l’indice de la France et de l’Allemagne a été très élevé, reflétant probablement une forte incertitude politique". Si l'incertitude revenait au niveau d'avant Covid-19, le PIB réel pourrait être supérieur de 1,2% à celui d'un scénario sans changement de l’incertitude. A l’inverse, s’il augmentait de 50% par rapport à l’incertitude moyenne post-Covid (2020-Q1 to 2024-Q2), le PIB de la zone euro serait 0,6% inférieur en 2026.
Synthèse par la Doc de Rexecode, accès ci-dessous
Autumn 2024 European Economic Forecast: A gradual rebound in an adverse environment
Commission européenne, Institutional Paper N° 296, 15 novembre 2024
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