A l’occasion du 12éme cycle de négociations du Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP/TAFTA), du 22 au 26 février à Bruxelles, Natixis publie une synthèse des principales études d’impact de cet accord sur les économies américaine et européenne. L'impact est globalement positif, mais le gain restera limité pour la France.

Natixis évalue l’impact économique de l’accord en matière de commerce et d’investissement entre l’Union européenne et les Etats-Unis, actuellement en cours de discussion à Bruxelles. Il s’appuie sur les principales études* mesurant l’impact du TTIP sur le PIB et le commerce extérieur de l’UE et des Etats-Unis. Les auteurs précisent toutefois que ces études ne se basent pas sur les mêmes modèles économiques et les mêmes méthodologies, d’où "des différences importantes dans les chiffres".

Les principaux enseignements sont les suivants :

• Le TTIP aura un impact économique positif sur les Etats-Unis et l’UE. On en attend notamment une hausse de +0,8% de PIB (160 Mds d’euros) à horizon 2027 pour l’UE selon le scénario optimiste du CEPR.

• Globalement, "les exportations et la production des Etats-Unis et de l’UE augmentent dans la plupart des secteurs". Les secteurs européens qui verront leurs exportations augmenter le plus seront l’automobile (de 13 à 95 Mds EUR), la chimie et la métallurgie.

• En termes d’emplois créés, les Etats-Unis (+1,08 millions d’emplois) suivis du Royaume-Uni (+400 203 emplois), de l’Allemagne (+181 092 emplois), de l’Espagne et de l’Italie seraient les grands bénéficiaires du TTIP. Les États de l’UE dont la relation économique avec les États-Unis est la plus développée profiteront davantage de l'accord. Pour la France le gain sera limité, du fait de son faible commerce de biens avec les Etats-Unis, tant en termes d'emplois (+121.566) que de PIB par habitant (+2,64% selon Bertelsmann).

• Les principaux secteurs impactés négativement seront l’agriculture européenne (-0,8% d’ici à 2025) et le secteur des "machines, appareils et matériels électriques".

• Une réduction du commerce intra-communautaire européen est à prévoir, en raison de la perte de l’avantage compétitif des européens sur leur marché par rapport à leurs concurrents américains. Si le recul du commerce intra-communautaire européen est avéré, "la question de l’intérêt des Etats membres de l’UE à poursuivre leur intégration économique et politique au niveau européen se posera".

* Etudes publiées entre 2009 et 2016 par la Fondation Bertelsmann, le Cepii, le Centre for Economic Policy Research, IFO Institut, l'European Centre for International Political Economy, Ecorys, la Stephenson National Bank & Trust, le World Trade Institute de l’Université de Berne

Tous gagnants du TTIP ? Natixis, Sylvain Broyer et Audrey Leclerc, Special report N°24, 22 février 2016