Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Sur l’année 2020, l’Insee confirme sa prévision d’un recul du PIB d’environ 9% par rapport à 2019. Il revoit en revanche à la hausse son estimation du nombre d'emplois détruits entre avril et juin, et s'attend désormais à un taux de chômage de 9,5% en fin d'année.
Selon l'Insee, le déconfinement a permis le rebond relativement rapide d’une partie de l’activité économique. Au troisième trimestre, la croissance atteindrait +17% en France compte tenu du niveau très bas où était tombée l’activité au trimestre précédent en raison du confinement.
Après cette phase de rebond "en partie mécanique", le moteur de l'économie française est "tout à la fois bridé et dopé" : les mesures d'endiguement sanitaire vont continuer de peser sur l'offre, tandis que les incertitudes sanitaires et économiques freineront la demande. L'utilisation notamment de l'épargne des ménages qui a enregistré un bond pendant le confinement reste très incertaine, avec le risque de se transformer en épargne de précaution.
D'ici la fin de l'année 2020, le rythme de la reprise ralentira. L’activité reviendrait, en fin d’année, à environ 96% (+/–2%) de son niveau d’avant crise (à mesures sanitaires inchangées). En 2020, le PIB français reculerait d’environ 9%, la plus forte contraction annuelle depuis la création des comptes nationaux en 1948. Compte tenu d’un rythme de croissance annuelle de l’ordre de +1% prévu avant le confinement, la pandémie ôterait environ une dizaine de points de PIB annuel en 2020.
Au second semestre 2020, l’emploi salarié se stabiliserait mais le taux de chômage augmenterait nettement.
L’épidémie de Covid-19 a entraîné la perte de 715.000 emplois en France au premier semestre 2020, soit un recul de 2,3% en glissement annuel au deuxième trimestre, à mettre en regard d’une baisse du PIB de 18,9% sur la même période. Un fort décalage qui s’explique par les mesures mises en place pour préserver l’emploi. Au second semestre, l’emploi salarié devrait rester quasi stable, le nombre d’emplois perdus à la fin de l’année avoisinant 720.000. En revanche, le chômage, après une diminution en trompe-l’œil (un grand nombre de personnes ont renoncé à chercher un emploi pendant le confinement et la période estivale), pourrait augmenter nettement. A la fin 2020, il toucherait environ 9,5% de la population active, soit 1,4 point de plus par rapport à la fin 2019.