Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
La crise de 2008 et ses suites ont révélé les carences de l’Union européenne, notamment l’absence d’une stratégie collective en matière budgétaire et structurelle. Selon la Banque de France, une meilleure coordination des politiques nationales aurait pu relever la croissance de la zone euro de 2 à 3 points de PIB pour la période 2011-2013.
Entre 2011 et 2015, l’écart de croissance du PIB par habitant cumulé entre les États-Unis et la zone euro est d’environ 5 points. Au‑delà des différences de croissance potentielle, les économistes de la Banque de France évaluent dans quelle mesure cet écart s’explique par un défaut de coordination des politiques économiques nationales en zone euro.
Une meilleure coordination des efforts budgétaires européens aurait pu se traduire par une consolidation budgétaire allégée de 0,8 à 1,6 point de PIB entre 2012 et 2013.
Estimant que l'ajustement budgétaire en zone euro a été brutal et supérieur aux besoins, les auteurs proposent un "scénario alternatif plausible" basé sur une "optimisation" de l’ampleur de l’ajustement budgétaire et de sa répartition par pays. A savoir :
• en 2012, une consolidation de l'ordre de de 0,8 point du solde structurel en France, en Italie et en Espagne, ainsi qu’une modeste expansion budgétaire de 0,5 point en Allemagne.
Soit un allègement de l'effort de consolidation agrégé de ces pays équivalent à 1,1 point de PIB.
• en 2013, l’effort de consolidation aurait pu être limité à 0,2 point de PIB au lieu de 0,7 point.
Associée à une relance par l'investissement public, l'optimisation de l'effort budgétaire aurait permis un gain de croissance de 0,8 à 1,9 point de PIB.
A cela s'ajoutent :
• les gains d’une mise en œuvre simultanée de réformes structurelles, globalement positifs pour la croissance même dans le cas de réformes améliorant la compétitivité.
• Les gains de politiques salariales coordonnées en fonction de la situation de chaque pays.
Au total, les carences de coordination des politiques économiques (budgétaires et structurelles) auraient coûté entre 2 et 3 points de PIB entre 2011 et 2013 pour l'ensemble de la zone euro, sans compter le coût direct de la crise selon les auteurs.
Coût des carences de coordination des politiques économiques dans la zone euro
Bulletin de la Banque de France N°211, mai-juin 2017
Banque de France, Carine Bouthevillain, Bruno Cabrillac, Antoine Devulder, Pavel Diev, Pierre Sicsic et Édouard Vidon
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Enquête Trésorerie, Investissement et Croissance des PME
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