Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
La croissance économique mondiale reste modeste mais les perspectives s’éclaircissent, selon les dernières prévisions de l’OCDE. Avec le recul de l’inflation, plus rapide que prévu, la consommation devrait repartir. L’OCDE alerte toutefois sur le niveau élevé des dettes publiques et la nécessité de reconstituer dès que possible des marges de manœuvre budgétaires. Cela concerne notamment la France, dont les prévisions de croissance sont légèrement revues à la hausse.
Dans ses dernières perspectives économiques, l’OCDE entrevoit "l’amorce d’une reprise" d’ici 2025.
La croissance mondiale serait stable à 3.1% en 2024 par rapport à 2023, et remonterait légèrement à 3.2% en 2025, grâce notamment à une baisse des taux directeurs, même si les politiques macroéconomiques devraient rester restrictives dans la plupart des économies, Chine exceptée.
Les divergences entre les économies persisteront à court terme avant de s'atténuer progressivement avec la reprise en Europe (+1,5% en 2025) et un ralentissement de l'activité par rapport à 2023 aux États-Unis (+1,8% en 2025 après +2,5% en 2023), en Inde (+6,6% en 2024/25 après 7,8% en 2023) et dans plusieurs autres pays émergents.
L'inflation "se replie plus rapidement que prévu initialement". Avec l’atténuation des tensions sur les chaines d’approvisionnement et sur les prix énergétiques et alimentaires, elle refluerait à 3.6% en 2025 après 5.9% en 2024 en moyenne dans les pays du G20.
La situation globale des finances publiques demeure néanmoins préoccupante.
• La dette publique de l’ensemble des pays de l’OCDE devrait s’établir à 117% du PIB à la fin de 2025, soit environ 42 points au-dessus de son niveau d’avant la crise financière mondiale de 2008. A cause du niveau élevé de la dette et de la hausse des taux d’intérêt, le coût du service de la dette devrait continuer à augmenter au-delà de 2025 dans de nombreux pays.
• Les tensions budgétaires se renforceront dans les années à venir avec la hausse des dépenses publiques qu’impliquent le vieillissement démographique, le changement climatique et les besoins croissants en matière de défense. En l’absence d’ajustement budgétaire, "le niveau médian des engagements financiers nets des administrations publiques rapportés au PIB des pays du G7 pourrait augmenter de 70 pp d’ici à 2040".
Pour la France, l’OCDE relève légèrement sa prévision de croissance en 2024 et 2025
La consommation et l'investissement publics devraient ralentir sous l'effet des mesures de rigueur budgétaire, mais la consommation privée se renforcerait sous l'effet de la baisse de l'inflation. Après une croissance du PIB de 0,9% en 2023 puis 0,7% en 2024, un rebond est attendu à 1,3% en 2025 (contre 1,2% annoncé en février dernier). Une progression proche de celle attendue en Italie (0,7% en 2024 puis 1,2% en 2025), mais plus élevée qu’en l'Allemagne (+0,2% en 2024, avant 1,1% en 2025).
Synthèse par la Doc de Rexecode, accès au document ci-dessous
Perspectives économiques de l’OCDE
Perspectives économiques de l’OCDE, Version préliminaire, N°115, 2 mai 2024