La récession mondiale devrait être moins prononcée que prévu en 2020, selon les perspectives économiques intermédiaires de l'OCDE. Mais la reprise, qui s'est ralentie au cours de l'été, devrait aussi être moins forte en 2021 qu'attendu en juin. L'OCDE, comme la Direction générale du Trésor ou Rexecode, estime que les économies avancées ne rattraperaient pas d'ici fin 2021 leur niveau d'activité de 2019.

Dans ses perspectives intermédiaires de septembre, consacrées aux pays du G20, l’OCDE anticipe une récession mondiale moins sévère en 2020 que prévu en juin. Mais "l’incertitude demeure considérable", liée à l'évolution de la propagation du virus et des mesures adoptées pour faire face à la crise.

L’OCDE retient dans son scénario central que les résurgences épidémiques locales ne conduiraient pas à des confinements nationaux, tandis qu'un vaccin ne serait disponible que fin 2021.

• Le PIB mondial baisserait moins qu'attendu dans les Perspectives de juin (-4,5%, soit +1,5 points) en 2020 et rebondirait à 5% en 2021, avec de forts écarts entre les pays et les secteurs d’activité. La plus forte révision à la baisse concerne l'Inde (-6,5 points) et à la hausse la Chine (+4,4 points), seule économie du G20 à afficher une croissance positive en 2020.

• Dans la plupart des pays, fin 2021, la production serait égale ou inférieure à son niveau de fin 2019, et nettement inférieure à ce qui était prévu avant la pandémie.

• Un scénario adverse avec une forte résurgence de la pandémie, réduirait la croissance mondiale de 2,5 à 3 points sur l'année 2021 par rapport au scénario central. Dans un scénario favorable, avec une épidémie plus facilement contenue permettant un retour plus rapide de la confiance, le gain de croissance serait de 2 points.

• En Europe, en 2020, la récession sera moins forte en Allemagne (-5,4%) que la moyenne de la zone euro (-7,9%). A l’inverse, le recul de l'activité sera plus prononcé en France (-9,5%), en Italie (-10,5%) et au Royaume-Uni (-10,1%), et leur rebond un peu moins vif en 2021 que ce que l'OCDE anticipait en juin.

Perspectives économiques intermédiaires - Coronavirus : Vivre avec l’incertitude
Perspectives économiques de l’OCDE – Rapport intermédiaire, 16 septembre 2020

Dans ses perspectives économiques mondiales "d’automne", la Direction générale du Trésor prévoit un "recul historique" de la croissance mondiale en 2020 (-4,1%)

Après avoir ralenti en 2019 (+2,9%), elle reculerait fortement en 2020 (–4,1%) du fait de l'épidémie de Covid-19 et des mesures de confinement, puis rebondirait en 2021 (+5,2%), sous l'hypothèse d'une levée progressive des incertitudes sanitaires. Les économies émergentes rattraperaient d'ici fin 2021 leur niveau d'activité de 2019, mais pas les économies avancées où le choc serait plus fort et le rebond plus limité.

Les échanges mondiaux seront durablement affectés par cette crise. La Direction du Trésor souligne notamment que la demande mondiale adressée à la France, dont les exportations sont fortement exposées aux pays de la zone euro très affectés par la pandémie, reculerait à –11,0% en 2020 (après +1,1% en 2019), puis rebondirait à +6,5 % en 2021.

Perspectives mondiales à l'automne 2020 : quel rebond après une chute historique ?
Direction générale du Trésor – Trésor Eco N°266, 17 septembre 2020

Selon la Banque de France, la croissance économique française se contracterait de 8,7% en 2020.

Après le creux du deuxième trimestre et un fort rebond au troisième trimestre, le redressement de l'activité en France serait ensuite plus progressif. L'activité retrouverait début 2022 son niveau de fin 2019, avec une remontée du PIB de 7,4% en 2021 et de 3,0% en 2022.

La détérioration du marché du travail devrait être moins forte qu'attendu en juin. Elle resterait néanmoins importante avec fin 2020 un recul de l’emploi total d’environ 800.000 postes sur un an fin 2020. A l'inverse, en 2021 et 2022, plus de 700.000 emplois nets seraient créés.

Projections macroéconomiques France - septembre 2020
Banque de France, 14 septembre 2020

Rexecode anticipe un recul du PIB mondial de -4,7% puis un rebond de 6,7% en 2021.

Pour la France, la chute de l’activité au 2e trimestre ayant été moins marquée que redouté et le rebond d’activité plus vif durant les deux premiers mois de l’été, la contraction du PIB pour 2020 est attendue désormais à hauteur de -9,0%. En 2021, la croissance française est revue légèrement en baisse par rapport au prévisions de juin à 7,1%, alors que le rebond post-confinement semble en quête de relais.

Perspectives de l'économie mondiale 2020-2021
Rexecode, 18 septembre 2020 (réservé aux adhérents)