Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Un Bulletin de la Banque de France consacré à la crise énergétique de 2022 évalue l'impact des mesures d'urgence adoptées à l'échelle européenne et des pays membres de l'UE en termes de coût pour les finances publiques et sur l'inflation qui en a résulté. En France, 3,5% du PIB ont été consacrés aux mesures de soutien aux ménages et aux entreprises en 2021-2023 - principalement par le biais du bouclier tarifaire, qui a contribué à contenir l'inflation de manière plus importante en France que dans les autres pays européens.
Une note de la Banque de France évalue l'effet des mesures d'urgence prises par les États membres et l'UE en 2022 pour faire face à la crise énergétique issue de l'invasion russe en Ukraine, et leur impact sur l'inflation. Elle analyse les conséquences économiques de ces mesures au regard des trois objectifs visés : la réduction de la facture énergétique pour les ménages et les entreprises, la soutenabilité pour les finances publiques, et la réduction de la demande énergétique.
La réponse européenne s'est concentrée sur la solidarité inter-Etats membres, la sécurité d'approvisionnement et la réduction de la consommation de gaz et d'électricité.
En parallèle des mesures européennes, des réponses nationales ont été apportées, reflétant les spécificités énergétiques et les marges budgétaires des pays : un mécanisme d'étagement pour réduire la facture des consommateurs ex post (des subventions aux ménages ou aux entreprises) tout en préservant le signal-prix (Allemagne, Pays-Bas) ; un mécanisme qui réduit le prix de l'électricité sans inciter à réduire la consommation (Espagne, Portugal) ; un mécanisme de plafonnement des hausses de prix du gaz et de l'électricité ("bouclier tarifaire" en France).
La Banque de France rappelle le coût de ces réponses nationales face à la crise énergétique ainsi que leur impact sur l'inflation. Pour la France :
- selon l'OCDE, 3,5% du PIB français ont été consacrés aux mesures de soutien aux ménages et aux entreprises entre 2021 et 2023 (contre plus de 5% en Grèce, Pologne ou Autriche, 4,1% en Italie ou 2,8% en Allemagne).
- Avec le bouclier tarifaire, la France a quasi exclusivement eu recours à des mesures d'allègement des prix (2,5 points de PIB sur 3,5 ; tout comme l'Espagne avec le mécanisme ibérique qui y a consacré 1,75 pp de PIB sur 2,2).
- Le bouclier tarifaire français a contribué à limiter l'inflation (de 2,2% cumulés en 2022-2023 selon Lemoine et al.), davantage que dans les autres pays de la zone euro, " où les mesures compensatoires ont été en moyenne moins concentrées sur les mesures en prix ".
Synthèse par la Doc de Rexecode, accès au document par le lien ci-dessous:
Faire face à la crise énergétique : quelles réponses d'urgence apportées dans l'Union européenne ?
BANQUE DE FRANCE - Bulletin de la Banque de France N°253-6, 27 août 2024
Voir aussi, dans la série des bulletins de la Banque de France consacrés à la problématique énergétique : Les conséquences des chocs énergétiques sur la stabilité financière à l'aune de l'épisode de 2022 (décembre 2023), Choc gazier : plus jamais ça ? (mai 2024) et Bouclier tarifaire sur les prix de l'énergie en France : quel bilan ? (juillet 2024)