Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Dans ses dernières perspectives macroéconomiques, la Banque de France double sa prévision de croissance du PIB français en 2023 (+0,6%), en raison d’une révision à la hausse de la demande mondiale adressée à la France et surtout à d’un recul marqué de l’inflation, lié à ses composantes énergie et alimentation. Les aléas pesant sur l’activité et l’inflation demeurent nombreux. L'Insee et l'OCDE (pour les pays du G20) ont également mis à jour leurs projections.
En 2022, suite aux tensions sur les prix énergétiques et des matières premières, l'inflation qui a atteint 5,9 % en moyenne annuelle en France. Selon les dernières prévisions de la Banque de France, l’inflation globale devrait reculer en 2023 (-3,8 % en glissement annuel). En 2024 et 2025, avec l’impact progressif du resserrement de la politique monétaire, ce reflux se poursuivrait et l’inflation reviendrait vers la cible de la BCE de 2 %.
Grâce à cette inflation moins élevée que prévu, à une incertitude moins forte, et à "une croissance plus élevée de la demande mondiale", la croissance du PIB atteindrait 0,6% en moyenne annuelle en 2023 (contre 0,3% anticipés en décembre 2022). Puis la reprise se renforcerait, avec une croissance de 1,2% en 2024 et 1,7% en 2025.
L’emploi serait un peu affecté, avec un léger décalage, par le ralentissement de l’activité de 2022. La BDF table sur un rétablissement des gains de productivité "actuellement bien inférieurs à leur tendance" (2,4% en 2024 et 2,0% 2025). Le taux de chômage remonterait donc transitoirement en 2023 et 2024, puis repartirait à la baisse en 2025 (8,1%). L’ampleur du rattrapage de productivité "est toutefois entourée d’incertitudes, ce qui engendre un aléa autour des projections d’emploi et de taux de chômage".
Les entreprises conservent en 2022 un taux de marge plus élevé qu’anticipé, proche de son niveau de 2018, étant parvenues "à transmettre davantage que prévu les hausses de coûts à leurs prix". Pour cette raison, le taux de marge est revu en hausse en 2023-2024, même si "l'augmentation du coût des intrants et le dynamisme des CSU continueraient de peser, malgré la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) sur ces deux années".
"L’économie française confirmerait donc une certaine résilience de l’emploi, du pouvoir d’achat des ménages et du taux de marge des entreprises", grâce notamment aux soutiens publics, avec pour contrepartie une dette publique durablement alourdie (au-dessus de 110% sur tout l’horizon de la prévision).
Synthèse par la Documentation de Rexecode, accès au document par le lien ci-dessous.
Projections macroéconomiques France
Banque de France, 20 mars 2023
Voir aussi :
La croissance résiste, l’inflation aussi
Insee, Note de conjoncture, 17 mars 2023
Après avoir relativement bien résisté en 2022, la croissance économique resterait légèrement positive en France au premier semestre 2023, et le taux de chômage serait stable. L’acquis de croissance annuelle pour 2023 s’élèverait à +0,6% à mi-année, une prévision "soumise à de nombreux aléas, tant nationaux (durée et étendue des grèves, par exemple) qu’internationaux (développements géopolitiques, effets des resserrements monétaires en cours, stabilité du système financier, etc.)".
Perspectives économiques intermédiaires - Une reprise fragile
OCDE, Interim Economic Outlook, mars 2023
Les effets du resserrement des politiques macroéconomiques continueront de freiner la croissance mais, en parallèle, les conséquences des prix élevés de l’énergie devraient s'atténuer. Les risques baissiers sont importants notamment les risques financiers liés au resserrement monétaire. La croissance mondiale devrait rester inférieure à son niveau tendanciel en 2023 (2,6%) et 2024 (2,9%). L’inflation devrait se modérer progressivement en 2023 et 2024, mais dépasser les objectifs des banques centrales jusqu’au second semestre 2024 dans la plupart des pays. Pour la France, l'OCDE revoit aussi sa prévision de croissance très légèrement en hausse (0,7% en 2023 et 1,3% en 2024).
A noter : l'équipe conjoncture présentera aux adhérents de Rexecode son scénario de perspectives à moyen terme pour l'économie mondiale ce mercredi 22 mars.