Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Selon la Commission européenne, la soutenabilité de la dette publique s'est améliorée à court terme mais les niveaux d'endettement devraient rester supérieurs à ceux d'avant Covid-19, dépassant 60% du PIB dans la moitié des pays de l'Union européenne en 2024 et 100% dans six pays dont la France. Neuf pays présentent un risque élevé d'insoutenabilité budgétaire à moyen terme, en raison principalement du poids déjà élevé de leur dette, et sept pays à long terme, en grande partie en raison du vieillissement de leur population.
La Commission européenne a publié son rapport sur la soutenabilité de la dette (Debt Sustainability Monitor 2022). Ce bilan détaillé de la soutenabilité à court, moyen et long terme des finances publiques des pays membres de l'Union européenne comprend une analyse globale et des fiches pays présentant les indicateurs de soutenabilité de la dette et des finances publiques.
Le déficit public agrégé de l'UE est passé de 4,6% du PIB en 2021 à 3,4% en 2022, et devrait augmenter à 3,6% du PIB en 2023 en raison du ralentissement économique, avant de redescendre à 3,2% du PIB en 2024. Onze États membres afficheront un déficit supérieur à 3% du PIB et le ratio moyen de dette/PIB devrait s'élever à environ 84% en 2024. Les niveaux d'endettement resteraient supérieurs aux niveaux pré Covid-19, dépassant 60% du PIB dans la moitié des pays et 100% dans six pays (Belgique, Grèce, Espagne, France, Italie et Portugal). La Commission estime que l'incertitude pesant sur ces prévisions est forte.
Neuf États membres présentent un risque élevé d'insoutenabilité budgétaire à moyen terme, en raison principalement du poids déjà élevé de leur dette et/ou de sa trajectoire dans le scénario de référence (Belgique, Grèce, Espagne, France, Croatie, Italie, Hongrie, Portugal), ou d'un niveau élevé d'incertitude entourant les prévisions (Slovaquie). Sept pays présentent un risque élevé à long terme (Belgique, Luxembourg, Hongrie, Malte, Pays-Bas, Slovénie, Slovaquie), en grande partie en raison des coûts associé au vieillissement de leur population.
Les risques à court terme ont largement décliné par rapport à l'édition précédente (2021), A plus long terme, l'évaluation des risques est devenue plus favorable pour la Bulgarie, Malte, la Roumanie et la Slovénie, et moins favorable pour la Pologne, passant de risque faible à moyen, et la Hongrie, de risque moyen à élevé, en raison de prévisions macro-financières moins porteuses.
Le plan de relance NextGenerationEU (NGEU), au travers de la facilité pour la reprise et la résilience (FRR), fournit un soutien financier aux réformes et aux investissements jusqu'à la fin de 2026. Les subventions associées devraient augmenter de manière significative d'ici 2024. La Commission estime que ce plan contribuera à augmenter la croissance potentielle et la soutenabilité de la dette à mayen-long terme.
Synthèse par la Doc de Rexecode, accès au document ci-dessous
Debt Sustainability Monitor 2022
Commission européenne, 14 avril 2023