Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
L’OCDE est un peu plus optimiste pour la croissance française. Portée par le raffermissement de la demande extérieure, un rebond de la confiance des entreprises et de la création d’emplois, elle devrait perdurer, même si elle reste en-deçà de la moyenne européenne.
Les perspectives d’automne de l’OCDE témoignent d’une légère embellie de l’économie mondiale. Dans la plupart des économies de l’OCDE, la croissance restera cependant modeste. Les prévisions pour la zone euro s'améliorent légèrement grâce à une progression plus vigoureuse dans certains pays européens : la croissance s’établirait à 2.4% en 2017 et 2.1% en 2018, avant de revenir à 1.9% en 2019.
En France, le raffermissement de la croissance se confirme selon l’OCDE : 1,8% en 2017 et 2018 et 1,7% en 2019. Si les prévisions pour la France restent en deçà de la moyenne de la zone euro, elles sont légèrement revues à la hausse. Le déficit budgétaire devrait passer sous la barre des 3 % du PIB en 2017.
La politique budgétaire sur la période 2017-2019 "devrait être à peu près neutre". Cela signifie selon l’OCDE que, outre la réduction du nombre de contrats aidés, de nouvelles mesures d’économies dans les dépenses publiques seront nécessaires pour pouvoir financer durablement les baisses d’impôt (réduction du millefeuille territorial, non remplacement de chaque fonctionnaire, relèvement de l’âge de la retraite et incitation à l’emploi des seniors).
Les politiques publiques françaises devraient "soutenir l’activité, l’investissement et la productivité". L’OCDE salue notamment les mesures d’allègement de la fiscalité (réduction du taux de l’impôt sur les sociétés, des prélèvements sur les revenus du capital, de l’ISF et de la taxe d’habitation), la réforme du marché du travail adoptée en 2017 et le projet d’investissement massif en faveur de la formation. La croissance de l’emploi devrait se poursuivre, à un rythme plus modéré. Le taux de chômage serait ramené à 8,8% en 2019.
Malgré un niveau d’endettement public relativement élevé et toujours en hausse, les vulnérabilités du secteur financier sont peu nombreuses. L’OCDE souligne toutefois que l’endettement privé dépassait 70% du PIB à la fin de 2016, contre une moyenne de 63.5% dans la zone euro. Si elle se poursuit, cette tendance pourrait fragiliser les entreprises dans l’éventualité d’une remontée des taux d’intérêt plus rapide que prévu.
L'OCDE souligne enfin le risque associé à un redémarrage insuffisant des exportations. L'activité exportatrice devra s'étendre à un plus grand nombre de secteurs.
Perspectives économiques de l’OCDE, Volume 2017 N°2, novembre 2017
La Commission européenne a publié, mercredi 22 novembre, ses avis sur les projets de budget des pays membres de la zone euro. Elle estime que le projet français comporte un risque de non-conformité avec les règles du volet "préventif" du Pacte de stabilité, mais qu'elle devrait en 2018 sortir de la procédure pour déficit excessif ouverte depuis 2009.
Analysis of the draft budgetary plan of France accompanying the document Commission Opinion on the draft budgetary plan of France - Commission européenne, Commission Staff Working Document N°SWD(2017) 517 final, 22 novembre 2017