Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Le Conseil d’orientation des retraites a établi, à la demande du Premier ministre, un diagnostic de la situation financière du système de retraite d’aujourd’hui à 2030. Les dépenses de retraite rapportées au PIB seraient stables grâce aux réformes passées mais le déficit de financement pourrait atteindre de 0,3% à 1,0% du PIB d'ici 2030. Le COR assortit ses perspectives de scénarios illustratifs de rééquilibrage d'ici 2025.
• La part de la richesse nationale consacrée aux retraites serait stable à horizon 2030
Quel que soit le scénario économique retenu par le Conseil d'orientation des retraites, la part des dépenses de retraite dans le PIB, qui était de 13,8% en 2018, serait quasi stable à horizon 2030.
Elle aurait atteint environ 19% du PIB sans les réformes entreprises depuis le début des années 1990 et le changement de mode d’indexation des régimes de base.
Selon le COR, l’indexation des pensions sur les prix (et non plus sur les salaires) aurait réduit la part des dépenses de retraite dans le PIB de 2,7 points (avec un scénario de productivité de 1%) à 3,4 points (productivité de 1,8%) tandis que les mesures relatives à l’âge de départ la réduiraient de 2,7 points.
• Quelques soient les hypothèses retenues, le déficit des retraites se creuserait d'ici 2030
En 2025, le déficit du régime de retraites s'établirait entre 0,3% et 0,7% du PIB, soit entre 7,9 et 17,2 milliards d'euros. Il continuerait à augmenter par la suite, s'établissant entre 8 et 27 milliards d'euros en 2030 (entre 0,3 et 1,0% du PIB).
Selon le COR, "l’apparition du besoin de financement du système de retraite sur la période de projection résulterait davantage d’une réallocation des ressources au sein des administrations publiques au détriment de l’assurance vieillesse (via des effets de structure liés à la population active et la démographie) qu’à une hausse des dépenses".
La contribution des régimes de solidarité (Unedic, Cnaf) baisserait de 0,2 point de PIB (chômage moins fréquent). La réduction attendue des effectifs de la fonction publique et le gel ou la très faible progression du point d’indice d’ici à 2030 entraineraient la baisse progressive de la masse salariale des régimes équilibrés par l'Etat et de celui des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers, ce qui se traduirait par des ressources totales moindres, ces régimes ayant des taux de cotisation employeurs plus élevés.
Les ressources totales du système de retraite dépendent de la convention comptable retenue pour anticiper les ressources du régime de la fonction publique de l’État et des autres régimes spéciaux financièrement équilibrés par l'Etat (et selon les hypothèses de productivité), variant de 13,0% à 13,4% du PIB en 2030.
• Le rapport présente, "à titre illustratif" plusieurs scénarios de réforme afin d’équilibrer le système de retraite en 2025 en jouant sur trois leviers : hausse de cotisations, sous-indexation des pensions, décalage de l’âge du départ à la retraite. Des résultats qui doivent être "interprétés avec prudence", les calculs présentant des limites méthodologiques et ne prenant pas en compte l'effet d'un recul de l'âge de la retraite sur les autres dispositifs sociaux, ni les effets de bouclage économique, notamment sur le chômage à court terme.
Perspectives des retraites en France à l’horizon 2030
Rapport du Conseil d’orientation des retraites, novembre 2019