Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
La croissance de la productivité du travail, un facteur déterminant pour les perspectives de croissance à long terme, est faible depuis 2011 aux États-Unis. La Banque centrale européenne passe en revue les explications possibles et les conséquences pour la production potentielle. Pour la Federal Reserve, la baisse de la productivité, alors que les usages du numérique se sont développés, n'est pas liée à des difficultés de mesure.
L’économie américaine est l’un des principaux moteurs de l’activité mondiale, et notamment européenne. La Banque centrale européenne observe que la croissance de la productivité du travail aux Etats‑Unis, un facteur déterminant pour les perspectives de croissance à long terme, a été "étonnamment faible" ces dernières années. Depuis 2011, elle n’a progressé en moyenne que de quelque 0,5% par an, par rapport à un taux de croissance à long terme de 2,5%.
Une décomposition de la croissance de la productivité du travail laisse penser que l’essentiel du ralentissement peut s’expliquer par une baisse de la contribution de l’intensité capitalistique et, dans une moindre mesure, un ralentissement de la croissance de la productivité globale des facteurs (PGF).
• L’intensité capitalistique a progressé à son rythme le plus faible sur une période de plus de 60 ans, sous l’effet conjugué d’un fort ralentissement après la crise puis de la faible reprise de l’investissement des entreprises, et en raison d’une progression du nombre d’heures travaillées.
• Le ralentissement de la croissance de la PGF peut être lié à une perte de dynamisme des entreprises, qui aurait limité la propagation de l’innovation dans l’économie. De plus, l’endettement excessif des ménages avant la crise financière pourrait avoir pesé lors de la reprise, en raison d’une mauvaise allocation des ressources.
Même si les prévisionnistes ont révisé à la baisse leurs estimations de croissance de la productivité du travail à dix ans (enquête auprès des prévisionnistes professionnels, Federal Reserve Bank of Philadelphia), elles demeurent supérieures aux très faibles niveaux actuels, laissant présager un certain redressement. En particulier, si le dynamisme des entreprises ne se redresse que progressivement, les facteurs conjoncturels, notamment ceux liés à l’investissement en capital, devraient s’inverser plus rapidement.
Encadré 1 – Le ralentissement de la croissance de la productvité du travail aux Etats-Unis : faits stylisés et répercussions économiques. Banque centrale européenne, Bulletin économique, N°2/2016, mars 2016
La Federal Reserve cherche à expliquer les raisons de la baisse de la productivité aux Etats-Unis depuis 2004. Elle constate d’abord que cette baisse ne peut s'expliquer par des erreurs de calcul liées au secteur des technologies de l'information, puisque ces erreurs existaient antérieurement à 2004. Elle relève également que les "avantages énormes" pour les consommateurs liés à l’utilisation des smartphones, des recherches Google ou de l’utilisation des réseaux sociaux sont, fondamentalement, non marchands. Et que les gains de production non marchande apparaissent trop faibles pour compenser les moindres effets de la production du secteur marchand sur le bien-être.
Does the United States have a Productivity Slowdown or a Measurement Problem? - Board of Governors of the Federal Reserve System, David M. Byrne, John G. Fernald, Marshall B. Reinsdorf – Finance and Economics Discussion Series N°17, mars 2016
Lire également : The Pre-Great Recession Slowdown Productivity - Banque de France, Gilbert Cette, John Fernald, Benoît Mojon, Document de travail N°586, mars 2016
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Enquête Trésorerie, Investissement et Croissance des PME
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