Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Selon des analyses récentes de l'IIF, l'OCDE et la Banque mondiale, les économies émergentes continueront à tirer l'économie mondiale, mais elles devront mettre en oeuvre des réformes structurelles pour maintenir leur croissance à long terme et rejoindre le niveau de vie des pays avancés.
Après quinze ans de développement rapide, de nombreuses économies émergentes semblent entrées dans une phase d'affaiblissement du rythme de croissance. Selon l'IIF, s'il est en partie conjoncturel, ce ralentissement est aussi le fruit de facteurs structurels, notamment l'insuffisance des réformes durant les années de forte croissance et l'épuisement progressif des moteurs d'une croissance rapide mais déséquilibrée.
La relance de la croissance dans les pays émergents dépendra de leur capacité à changer de modèle par la mise en oeuvre d'un large éventail de réformes (marché du travail, système financier, réformes fiscales, éducation, infrastructures, ouverture à la concurrence, etc.), pour une croissance de qualité, plus équilibrée et plus solide. La note de l'IIF examine en détail pour dix grands pays émergents (Arabie Saoudite, Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Indonésie, Mexique, Pologne, Russie, Turquie) quel serait le mix de réforme le plus adapté.
Structural Challenges to Emerging Market Growth- Institute of International Finance, IIF Research Note, 7 octobre 2013
Selon l’OCDE, les perspectives économiques de l’Asie émergente (Asie du Sud-Est, Chine et Inde) resteront "solides à moyen terme" (6,9% de croissance annuelle moyenne entre 2014 et 2018). Néanmoins, pour maintenir leur croissance à long terme et sortir du "piège du revenu intermédiaire", ces pays devront "impérativement mettre en oeuvre des politiques structurelles" : augmentation de la productivité en misant sur le capital humain et l'innovation, modernisation du secteur des services, développement des infrastructures et de la concurrence, coopération économique régionale. Dans le scénario le plus optimiste, si les réformes préconisées sont mises en oeuvre, la Malaisie, la Chine et la Thaïlande pourraient devenir des pays à haut revenu d’ici 20 ans (plus de 40 ans pour le Viet Nam et l’Inde).
Economic Outlook for Southeast Asia, China and India 2014- Beyond the middle-income trap, OCDE, octobre 2013 (document complet à paraître vers le 9 octobre)
Selon la Banque mondiale, les économies émergentes d'Asie de l'Est marquent le pas, mais continuent de tirer l'économie mondiale (7,1% de croissance en 2013, 7,2% en 2014). "L’évolution des perspectives mondiales souligne le besoin de réformes structurelles pour soutenir la croissance" et réduire la pauvreté : les pays d'Asie devront notamment améliorer le climat de l'investissement, développer les infrastructures, améliorer l'efficacité de l'investissement public.
East Asia and Pacific Update : Rebuilding Policy Buffers, Reinvigorating Growth- Banque mondiale, octobre 2013
Dernière minute :
Le FMI vient de rendre publiques ses perspectives de l'économie mondiale. Le rapport évoque aussi la question du ralentissement des pays émergents. "La question qui se pose à l’évidence est de savoir si ce ralentissement tient à des facteurs conjoncturels ou à une baisse de la croissance de la production potentielle. Sur la base de ce que nous savons aujourd’hui, c’est l’un et l’autre, quoique à des degrés différents selon les pays : les facteurs conjoncturels sont plus importants en Russie et en Afrique du Sud; la baisse du potentiel l’est davantage en Chine et en Inde." Olivier Blanchard
World Economic Outlook : Transitions and Tensions - FMI, 8 octobre 2013