Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
La période qui a suivi la crise financière de 2008 a été marquée par une stabilisation des échanges mondiaux et une augmentation des restrictions et tensions commerciales. La défiance vis à vis de la mondialisation a été renforcée par la crise sanitaire et par la guerre en Ukraine. Alors que "l'économie mondiale est peut-être au bord d'un renversement de la progression constante de l'intégration qui a caractérisé la seconde moitié du XXe siècle", une note du FMI tente de cerner les conséquences potentielles d'une telle fragmentation.
La faible reprise qui a suivi la crise financière de 2008 s'est accompagnée d'une stabilisation des flux mondiaux de biens et de capitaux, d'une augmentation des restrictions commerciales, et plus généralement d'une défiance vis à vis de la mondialisation, illustrée par les tensions sino-américaine ou le Brexit et largement renforcée par les dernières crises, du Covid à la guerre en Ukraine.
Une note récente des équipes du FMI examine les conséquences potentielles d'un mouvement de démondialisationou de "fragmentation géo-économique" dont les origines seraient essentiellement politiques.
Elle identifie les canaux par lesquels les bénéfices de la mondialisation ont été transmis et par lesquels, à l'inverse, les coûts de la fragmentation pourraient se propager, notamment, le commerce de biens et de services, les flux migratoires et de capitaux, la diffusion de la technologie et la fourniture de biens publics mondiaux. Elle passe aussi en revue les estimations quantitatives récentes.
La note examine enfin les conséquences de cette fragmentation pour le système monétaire international et la sécurité financière mondiale. Elle se conclut sur des propositions pour préserver les avantages de l'intégration économique et du multilatéralisme.
Geo-Economic Fragmentation and the Future of Multilateralism
FMI, Staff Discussion Notes No. 2023/001, 15 janvier 2023, 42 p.
Voir aussi :
Le McKinsey Global Institute a analysé la concentration des échanges mondiauxà partir de données couvrant plus de 120 pays, environ 6.000 produits et huit millions de corridors commerciaux individuels. Il conclut qu'environ 40% du commerce mondial est "concentré". Les économies importatrices dépendent de trois nations ou moins pour cette part du commerce mondial. Chaque région dépend des importations pour plus d'1/4 d'au moins un type de bien important. Les récentes perturbations des approvisionnements, l'invasion de l'Ukraine et la montée des tensions sino-américaines ont mis en évidence les risques liés à une telle organisation des échanges. Ces cinq dernières années, les grandes économies n'ont pas systématiquement diversifié leurs importations et toutes présentent des vulnérabilités.
The complication of concentration in global trade
McKinsey Global Institute, 2023, 12 janvier, 20 p.
Dans son rapport sur les risques mondiaux en 2023, le World Economic Forum examine le risque d'une poly-crise liée aux rivalités dans l'accès aux ressources naturelles d'ici 2030, et qui combinerait des risques (environnementaux, géopolitiques et socio-économiques) autour de l'offre et de la demande de ces ressources.
Global Risks 2023
World Economic Forum, 11 janvier, 115 p.