L’inflation commence à refluer en zone euro et en France mais elle reste élevée et contribue, avec le resserrement des politiques monétaires, à une croissance économique en berne. L’Insee, dans sa dernière note de conjoncture, écarte le risque d’une récession en France en 2023, contrairement à ce qui devrait se produire en Allemagne. Mais la croissance française resterait "hésitante", de l’ordre de 0,6% en 2023, et le taux de chômage ne reculerait plus d’ici la fin de l’année.

Selon la dernière note de conjoncture de l’Insee, l’économie mondiale apparaît moins contrainte à la mi-2023 qu’il y a un an par les conséquences directes des chocs survenus ces dernières années (pandémie de Covid-19, guerre en Ukraine notamment) grâce à une normalisation des conditions de production (recul des prix de l’énergie, levée des restrictions sanitaires, moindre perturbation des chaines d’approvisionnement). Les incertitudes demeurent fortes néanmoins, notamment sur la demande adressée à la Chine, l'activité américaine, ou encore la baisse des prix de l'énergie en Europe.

Les économies occidentales font face à une inflation encore élevée et aux conséquences des resserrements monétaires.

D’ici la fin de l’année 2023, l’activité économique au sein de la zone euro progresserait modestement, avec des variations selon les pays. Ainsi, l’Allemagne, très exposée aux chocs qui ont affecté l’industrie, verrait son PIB reculer de -0,3% en 2023, après une croissance de 1,9% en 2022, alors que Italie et l’Espagne enregistreraient une croissance de respectivement 1,3% et 2,0%, après 3,8% et 5,5% en 2022.

La croissance française se situerait dans une position intermédiaire au sein de la zone euro (0,6% en 2023, après 2,5% en 2022).

"Les signes d'un reflux de l'inflation commencent à se concrétiser" et les prix à la consommation des produits alimentaires pourraient nettement ralentir au cours du second semestre 2023. L'inflation d'ensemble décélèrerait à 4,4% en un an en décembre 2023 (contre 5,9% observés en avril) et s’élèverait en moyenne à 5,0% en 2023, contre 5,2% en 2022.

Après un recul au premier semestre 2023, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages se stabiliserait au second semestre, tandis que, côté entreprises, le taux de marge se stabiliserait à environ 32%. Le taux de chômage ne reculerait plus et s’établirait à 7,1% de la population active fin 2023.

Cette note est dédiée à la mémoire de Jean-Philippe Cotis, Directeur général de l'Insee de 2007 à 2012 et décédé le 11 juin 2023.

Synthèse par la Doc de Rexecode, accès au document par le lien ci-dessous.

L’inflation reflue, la croissance hésite
Insee, Note de conjoncture, 15 juin 2023

Egalement paru cette semaine :

Eurosystem staff macroeconomic projections for the euro area
Banque centrale européenne 2023, 15 juin, 28 p