Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Fluidifier le marché de l'emploi, favoriser la montée en compétence de la main d'oeuvre et réduire le coût du travail : selon McKinsey, ces trois axes de réformes structurelles, dans un scénario de baisse des charges à hauteur de 30 Mds € au-delà du CICE, permettraient de réduire le chômage d'un tiers en France à l’horizon 2022.
McKinsey s'appuie sur ses précédents travaux et d'autres études pour identifier trois axes de réformes du marché du travail :
• Favoriser la mobilité des actifs et augmenter le taux d’activité en développant la performance des services publics de l'emploi, les mécanismes de flexisécurité et l'emploi des seniors.
• Assurer la montée en compétence de la main-d’oeuvre et l'adéquation des qualifications aux besoins des entreprises en adaptant la formation aux besoins des employeurs, en orientant mieux les jeunes, en développant de nouvelles compétences pour favoriser la montée en gamme des entreprises.
• Abaisser le coût du travail, notamment peu qualifié, tout en préservant le niveau de vie des salariés. Selon McKinsey, "l'option la plus efficace est de concentrer la baisse des charges sur les 40% des salariés français dont le salaire est inférieur à 1,4 smic". Décentraliser davantage le processus de négociation salariale permet également de contenir l'augmentation du coût de la main d'oeuvre.
La combinaison de ces réformes, associée à une baisse des charges à hauteur de 30 Mds d'euros en plus du CICE, permettrait de tripler le rythme des créations d'emplois.
Selon les simulations de McKinsey, jusqu'à 1,36 million d'emplois supplémentaires à horizon 2022 pourraient être créés (dont 667.000 dès 2018), amenant ainsi le chômage à 7%. Les réformes auraient trois effets potentiellement créateurs d'emplois : l'entrée de nouveaux salariés sur le marché du travail, l’amélioration de la compétitivité-coût, et le surcroît de croissance obtenu par des entreprises françaises plus innovantes. Si elles sont financées par une hausse de la TVA, elles entraîneraient également une perte d'emplois du fait de l'incidence négative sur la consommation. Cet effet négatif sera moindre si le coût des réformes est compensé par une baisse des dépenses publiques.
McKinsey identifie également des mesures sectorielles ciblées, relatives au cadre réglementaire, à la formation, à l'environnement de l'entreprise et à la fiscalité. Il évalue, pour chaque secteur, le potentiel d'emplois qui pourraient être créés d'ici 2018 dans un scénario associant réformes structurelles et mesures sectorielles. Les secteurs les plus pourvoyeurs d’emplois seraient ceux de la recherche, du conseil et de la technologie, les services opérationnels, les services aux particuliers, la construction ou la distribution.
Dynamiser le marché du travail en France pour créer massivement des emplois McKinsey & Company, 7 mai 2014