Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
L'analyse des scénarios énergétiques à 2050, effectuée à la demande d'Eric Besson, Ministre chargé de l'Energie, éclaire les choix à venir concernant la politique énergétique française et notamment la place du nucléaire. En janvier 2012, l'examen par la Cour des comptes des coûts liés à la production d'électricité nucléaire avait aussi contribué au débat sur le choix stratégique de la durée de vie des centrales nucléaires.
En 2013, le Ministre chargé de l’énergie présentera devant le Parlement la prochaine programmation pluriannuelle des investissements de production d'électricité. Dans ce cadre, la commission présidée par Jacques Percebois et Claude Mandil était chargée d’étudier les options d'évolution du mix énergétique français.
La commission examine l'ensemble des scénarios de prospective énergétiques internationaux, européens et français à l'horizon 2030 et 2050 parus jusque fin 2011. A titre de comparaison, elle analyse également les politiques énergétiques de l'Allemagne et du Royaume-Uni.
La commission conclut que la trajectoire optimale pour la France passera, en matière d'énergie électrique, par la prolongation de la durée de vie des centrales existantes en accord avec l'Autorité de Sûreté Nucléaire, et à prévoir un petit nombre de réacteurs EPR (3ème génération) pour lisser la production au moment de la fermeture des centrales les plus anciennes. A plus long terme, il faut préparer le développement des énergies renouvelables et du nucléaire de 4ème génération, sans exclure une réduction du nucléaire en fonction de plusieurs facteurs (économies d'énergies, coûts des énergies renouvelables, évolutions technologiques, prix du gaz naturel...).
Rapport Energies 2050 - Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, Jacques Percebois et Claude Mandil, février 2012. Voir également la Note de Synthèse N° 263 (Centre d'analyse stratégique)
Le rapport de la Cour des comptes rassemble toutes les données disponibles sur les coûts passés, présents et futurs, de la production d’électricité nucléaire en France. Il confirme la hausse des coûts du nucléaire dans les années à venir, liée notamment au démantèlement des centrales et à la gestion des déchets nucléaires. La Cour prévoit un doublement du programme d'investissements dans les années 2011-2025 pour l'entretien du parc nucléaire et, en conséquence, une hausse du coût de production de l'électricité nucléaire. Enfin la Cour rappelle que l'absence de décisions d'investissement "engage déjà la France, soit à faire durer ses centrales au-delà de quarante ans, soit à faire évoluer significativement et rapidement le mix énergétique".
Les coûts de la filière électronucléaire. Rapport public thématique, Cour des comptes, janvier 2012