Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
La Banque des règlements internationaux examine dans un BIS Bulletin publié le 15 juillet les preuves d'une hausse prolongée de l'inflation mondiale au-dessus des objectifs des banques centrales. Elle conclut que les forces qui pourraient générer une hausse plus persistante de l'inflation semblent bien contenues à l'heure actuelle.
Bien qu'une certaine augmentation de l’inflation fût attendue avec la reprise économique succédant à la pandémie de Covid-19, la hausse récente enregistrée dans plusieurs pays alimente les craintes qu’elle ne dépasse durablement les objectifs des banques centrales. Parmi les causes de cette hausse évoquées par la Banque des règlements internationaux (BRI) dans un récent BIS Bulletin : les programmes de relance budgétaire et monétaire massifs en cours (aux États-Unis notamment), en même temps qu’un rebond important de la demande, des goulots d'étranglement de la production et des perturbations des chaînes d'approvisionnement plus importants et persistants que prévu.
Selon la BRI, qui examine l’évolution de l’inflation dans 31 pays avancés ou émergents, ces craintes d’une hausse persistante ne seraient pas justifiées :
• Bien que l'inflation ait augmenté, elle dépasse les objectifs de la banque centrale dans quelques pays seulement, tout en restant proche ou en-deçà des objectifs dans les autres.
• La reprise de l'inflation peut être attribuée en grande partie aux "effets de base" (le retour à leurs niveaux antérieurs de prix qui avaient baissé au début de la pandémie), aux fortes augmentations de prix d'un petit nombre de produits (par exemple les véhicules d’occasion aux Etats-Unis) et à la hausse des prix de l'énergie. Or ces facteurs, selon la BRI, n'affecteront probablement l'inflation que temporairement.
• Il y a "peu de signes des forces qui sont normalement associées à une hausse plus persistante de l'inflation" : ainsi la croissance des salaires reste contenue et les anticipations d'inflation à moyen terme montrent peu de signes de désancrage.
Une reprise plus persistante de l'inflation n'est toutefois pas à exclure. Parmi les facteurs qui pourraient l’entraîner : une intensification des perturbations du côté de l'offre, en particulier liées aux chaînes d'approvisionnement mondiales ; une augmentation des salaires sur fond de tension sociale, ou des déficits publics plus élevés ; dans les économies émergentes, des sorties soudaines de capitaux et une dépréciation du taux de change.
Synthèse réalisée par le service Documentation de Rexecode, cliquez sur le lien ci-dessous pour accéder au document.
Global reflation?
Banque des règlements internationaux - Flora Budianto, Giovanni Lombardo, Benoit Mojon and Daniel Rees - BIS Bulletin N.43, 15 juillet 2021
Voir aussi :
Difficultés d’approvisionnement et hausse des prix des matières premières : vont-elles perdurer ?
Bpifrance - Thomas Laboureau – Flash Eco N°2, 15 juillet 2021
Les difficultés d’approvisionnement, la hausse des prix des matières premières (énergie, agricoles, industrielles) et des coûts de transport se sont accumulées au 1er semestre 2021, avec des conséquences négatives sur la trésorerie des entreprises, comme en témoigne l’enquête Trésorerie de Rexecode-AFTE citée par Bpifrance. Une grande partie des facteurs à l’origine de ces hausses de prix et difficultés d’approvisionnement, liés à la crise sanitaire, seraient temporaires. La forte demande de produits industriels ralentirait cette année avec la fin des restrictions sanitaires. Néanmoins les capacités d’offre pourraient, dans certains cas, rester contraintes jusqu’en 2022. Et à moyen terme, les plans de relance (qui accélèrent la transition énergétique et digitale) devraient soutenir les prix de certains intrants spécifiques.
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