Les enjeux de la croissance à moyen et long terme, dans le contexte des bouleversements associés à la révolution numérique, la transition énergétique et les ruptures géopolitiques. Avec Yann Delabrière, Pdg de Faurecia, Geoffroy Roux de Bézieux, Vice-Président Délégué du Medef, Eric Labaye, Président du McKinsey Global Institute, Xavier Ragot, Président de l’OFCE, Christian de Perthuis, Président de la Chaire Economie du Climat, et l'amiral Lanxade.

En introduction, Denis Ferrand souligne la nécessité de trouver des relais de croissance à moyen-long terme. La révolution numérique peut-elle jouer ce rôle en relançant la productivité ? C’est un des thèmes clés des débats de cette table-ronde.

Yann Delabrière, Pdg de Faurecia, montre comment la révolution du numérique change déjà la physionomie de l’industrie automobile. Elle est porteuse de gains de productivité tant dans l'usage des matières premières que dans l'ensemble des process de fabrication, de transport et de maintenance.

Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président délégué du Medef, estime que les gains de productivité associés à la révolution digitale sont encore à venir. Cette dernière sera d'abord une révolution de l'organisation du travail et l'enjeu pour les sociétés modernes sera de capter les emplois à forte valeur ajoutée.

Pour Eric Labaye, Président du McKinsey Global Institute, la révolution digitale n’en est qu’à ses débuts. Pour qu'elle produise les gains de productivité espérés, la capacité d’innovation et surtout la réglementation dans chaque secteur seront déterminantes.

Xavier Ragot, Président de l’OFCE, estime que les choix de politique économique expliquent l'essentiel de l'écart de croissance entre l'Europe et les Etats-Unis depuis la crise. Le choix de la rigueur en Europe a pesé sur le renouvellement du tissu productif, ce qui constitue un handicap à moyen terme. Des signaux positifs permettent cependant d'espérer une reprise de l'investissement à court terme.

Christian de Perthuis, titulaire de la chaire d’économie du climat à Dauphine, rappelle que les gains de productivité ne permettront pas de résoudre "spontanément" l’enjeu climatique. L'économie verte peut par contre constituer un formidable relais de croissance. Il préconise de réaffecter une partie de la rente issue de la baisse des prix énergétiques au financement des incitations à la transition énergétique.

A l'issue de la table ronde, l’amiral Jacques Lanxade, ancien chef d’Etat-major des armées et ancien ambassadeur, présente les enjeux géopolitiques qui façonneront l’avenir du monde dans les prochaines décennies.