Focus
Synthèse conjoncturelle hebdo
Maîtrise des déficits, croissance, chômage, crise européenne : le projet de budget 2013 dévoilé par le gouvernement le 28 septembre répond-il aux défis posés à l'économie française ? Michel Didier était invité à en débattre avec Jean-Hervé Lorenzi sur France Culture.
Invité par Jean-Marie Colombani à débattre du projet de budget 2013 avec Jean-Hervé Lorenzi, Michel Didier a salué l'effort de réduction du déficit de l'Etat mais déploré une hausse de la pression fiscale préjudiciable à l'investissement.
• En maintenant l'objectif de déficit à 3% du PIB le gouvernement va dans la bonne direction.
Cette contrainte va inévitablement peser sur la croissance à court terme (elle représente un effort équivalent 1,5% du PIB). Mais elle permet à la France de se prémunir du risque supérieur d'une perte de crédibilité. Elle doit par contre s'accompagner de mesures favorables à l'activité et sur ce point ce budget ne va pas dans la bonne direction.
• Des hausses d'impôt préjudiciables à l'épargne et l'investissement
Le projet de budget 2013 prévoit un ensemble de hausse d'impôt (fin des exonérations des heures supplémentaires, alourdissement de la fiscalité du capital) qui auront des effets désincitatifs sur l'épargne et l'investissement.
• Une accentuation de la divergence France-Allemagne néfaste pour l'Europe
Coe-Rexecode a souligné début 2011 la divergence de compétitivité entre les économies françaises et allemandes. Ce budget ne prend pas en compte cette question, au contraire. Les importantes hausses de prélèvements prévues dans le budget 2013, à l'heure même où l'Allemagne prévoit de diminuer la pression fiscale, vont accentuer l'écart France-Allemagne. Or, ces divergences entre les deux piliers de la construction européenne sont mortifères pour la zone euro.
Le budget de la France pour 2013
France Culture, La rumeur du monde, 29/11/2012